Démocrates et républicains ont eu recours à la courte paille, vendredi, à la Chambre des représentants du Mississippi, pour déterminer un vainqueur à la suite des élections législatives du 3 novembre dernier.

Bo Eaton (démocrate) et Mark Tullos (républicain) avaient obtenu exactement le même nombre de voix dans leur circonscription. Ils se sont donné rendez-vous vendredi dans une salle de conférence comble pour tirer à la courte paille - littéralement - et c'est le démocrate Eaton qui a gagné.

Cette victoire personnelle revêtait une grande importance pour le parti: elle empêche les républicains d'obtenir en Chambre une «majorité qualifiée», plus grande qu'une majorité simple, qui leur aurait permis, en théorie, d'adopter des mesures fiscales sans demander l'appui des démocrates.

Au Mississippi, la majorité qualifiée («supermajority») est atteinte lorsqu'un parti occupe les trois cinquièmes des 122 sièges à la Chambre des représentants. Les républicains détiennent déjà une telle majorité qualifiée au Sénat du Mississippi et le gouverneur de l'État est aussi républicain.

Mais la cause n'est pas encore tout à fait entendue: le perdant, un avocat, conteste le décompte initial des voix.

Le tirage au sort pour un bris d'égalité à l'issue d'une élection législative est prévu par les lois de 24 États américains. Ainsi, en Alaska, en 2006, on a tiré à pile ou face afin de déterminer le vainqueur d'une primaire démocrate pour un siège à la Chambre. Le représentant sortant a alors perdu sa place - et le vainqueur siège toujours aujourd'hui.

Le Connecticut a amendé sa loi en 2007 afin d'éliminer le tirage au sort pour un bris d'égalité.