Barack Obama et Benyamin Nétanyahou se sont efforcés lundi de mettre en avant la solidité des liens entre les États-Unis et Israël, après plusieurs mois de vifs échanges sur le dossier nucléaire iranien et en dépit de relations personnelles tendues.

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Pour leur première rencontre depuis plus d'un an, le président américain et le premier ministre israélien ont insisté, lors de brèves déclarations dans le Bureau ovale, sur l'importance de leur coopération au moment où le Proche-Orient est traversé par de violentes secousses.

La recherche d'un nouvel accord militaire israélo-américain pour les dix années à venir -- qui ne sera cependant pas conclu à l'occasion de cette visite -- a été au coeur de leur entretien qui a duré un peu plus de deux heures.

A l'issue de l'entretien, M. Nétanyahou a estimé que cette rencontre était l'une des «meilleures» qu'il ait eues avec le président américain, loin «des débats houleux et des désaccords» du passé.

Ce face-à-face entre les deux hommes était le premier depuis la conclusion d'un accord avec Téhéran sur son programme nucléaire controversé, pièce maîtresse de la politique étrangère de M. Obama qualifiée d'«erreur historique» par M. Nétanyahou.

Martelant sa conviction que l'État hébreu avait non seulement le droit mais aussi l'obligation de se défendre, M. Obama a vivement condamné la vague de violences dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem, qui fait craindre une nouvelle intifada.

«Nous condamnons de la manière la plus ferme qui soit les violences palestiniennes contre des citoyens israéliens innocents», a-t-il déclaré.

Depuis le 1er octobre, les violences ont fait 75 morts côté palestinien, dont un Arabe Israélien, et dix côté israélien dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël. Une grande majorité des Palestiniens tués l'ont été car ils projetaient ou menaient des attaques selon Israël.

Le président américain a souligné qu'il entendait évoquer avec M. Nétanyahou la mise en place de l'accord sur le nucléaire iranien, reconnaissant que «le profond désaccord» avec ce dernier sur ce sujet n'était «un secret pour personne».

Lors d'une rencontre avec des journalistes après le tête-à-tête, M. Netanayahu a jugé que les deux pays avaient désormais un intérêt commun à «empêcher l'Iran de violer l'accord qui a été signé».

Passer de la parole aux actes 

De son côté, le premier ministre israélien a affiché sa détermination à trouver une solution au conflit israélo-palestinien. «Nous n'avons pas abandonné nos espoirs de paix, nous ne le ferons jamais», a-t-il assuré, affirmant son engagement en faveur d'une solution à «deux États» caractérisée par «un État palestinien démilitarisé qui reconnaisse l'État juif».

Interrogé peu après, le porte-parole de M. Obama a jugé ces déclarations «encourageantes» mais souligné aussitôt avec force que les actes étaient plus importants que les paroles.

Appelant à une démarche constructive des deux côtés, il a en particulier rappelé combien les États-Unis jugeaient «contre-productive» la poursuite de construction par les Israéliens de logements dans les colonies de Cisjordanie. M. Nétanyahou a cependant assuré que cette question sensible n'avait pas été abordée lors de l'entretien.

La Maison-Blanche juge aujourd'hui «peu probable» que les dirigeants israéliens et palestiniens puissent se retrouver autour de la table des négociations avant le départ de M. Obama en janvier 2017.

En mars, en pleine campagne électorale, le premier ministre israélien avait enterré l'idée d'un État palestinien, avant de revenir sur ses propos une fois réélu. L'épisode avait ulcéré l'exécutif américain.

Soulignant que la sécurité d'Israël était l'une de ses priorités en terme de politique étrangère, M. Obama a assuré que la coopération avec l'État hébreu sur le plan militaire et du renseignement n'avait jamais été aussi forte et qu'il entendait poursuivre sur cette voie en préparant le nouvel accord israélo-américain qui prendra effet en 2017.

«Nous n'avons pas évoqué de montant, mais j'ai fait part de nos besoins et nous espérons que les américains partageront nos nouvelles évaluations liées à un nouveau contexte régional», a souligné le premier ministre israélien, rappelant que l'accord précédent avait été signé en 2007 et que, depuis, le Moyen-Orient avait été «bouleversé».