Plusieurs candidats aux primaires républicaines pour la présidentielle aux États-Unis fomentent une révolte contre les chaînes organisatrices de débats, accusées d'être biaisées et auxquelles ils voudraient imposer un format qui leur serait plus favorable.

Des représentants de candidats se sont rencontrés et travaillent sur une lettre commune destinée aux chaînes fixant leurs conditions pour les prochains débats. La dernière version, obtenue par le Washington Post, contient près de 30 exigences ou questions.

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Par exemple, les candidats veulent savoir en avance le format du débat, sa durée, qui posera les questions, si les candidats auront le droit de répondre à un rival... Ils demandent que la température ne dépasse pas les 19 degrés Celsius, et veulent approuver en avance le texte des inscriptions de bas d'écran.

Ils refusent aussi les questions «pièges» et celles où il faut répondre à main levée. Veulent interdire les plans de coupe montrant les réactions du public, d'un autre candidat, ou d'un podium vide après les pauses (les chaînes sont priées de préciser en avance la distance entre la scène et les toilettes).

Les candidats réclament également 30 secondes chacun en début et en fin de débat pour une déclaration liminaire et une conclusion.

L'initiative fait suite au débat organisé la semaine dernière par la chaîne financière CNBC, lors de laquelle les modérateurs ont coupé à plusieurs reprises les candidats.

Ils s'étaient plaints de CNBC et du parti républicain, qui avait repris en main l'organisation de la saison afin d'éviter le bain de sang de 2012, quand une vingtaine de débats avaient eu lieu dans le plus grand désordre.

Critiqué, le parti a sanctionné vendredi la maison-mère NBC en la privant du débat qu'elle devait organiser en février.

Mais les candidats ont décidé de contourner le parti en négociant directement avec les chaînes. Pour couronner le tout, le milliardaire Donald Trump a annoncé qu'il négocierait aussi de son côté.

Tous ne se joignaient pourtant pas au mouvement. «Arrêtez de vous plaindre», a dit le candidat Chris Christie, gouverneur du New Jersey, lundi sur Fox News. «Mettez des podiums et on y va».

Le président Barack Obama a lui-même ironisé sur les souhaits des candidats républicains. «Ils disent que quand ils parleront à Poutine, il rentrera dans le rang. Et puis on se rend compte qu'ils n'arrivent même pas à gérer quelques modérateurs de CNBC», a-t-il dit lundi à New York.