Les cinq candidats aux primaires démocrates pour la Maison-Blanche en 2016 ont débattu pendant deux heures à Las Vegas mardi. Voici cinq échanges révélateurs du débat, centré sur les positions de la favorite Hillary Clinton.

Clinton girouette?

Tôt dans le débat, le modérateur Anderson Cooper appuie sur le point faible d'Hillary Clinton, sa réputation à changer de positions en fonction de l'opinion publique: «êtes-vous prête à dire n'importe quoi pour être élue?»

Habituée à cette critique, la démocrate répond qu'elle a toujours défendu les mêmes valeurs. Mais, dit-elle, «comme la plupart des êtres humains, y compris les candidats aux élections, c'est vrai que j'absorbe de nouvelles informations, j'observe ce qui se passe dans le monde».

Le capitalisme casino

Un socialiste se trouvait sur la scène du débat, le sénateur Bernie Sanders, un fait suffisamment inhabituel au pays du capitalisme pour être relevé pendant le débat. «Me considéré-je comme membre du processus capitaliste de casino? Non», a-t-il évacué.

Hillary Clinton, elle, s'est donné comme mission de «sauver le capitalisme de lui-même».

La messagerie d'Hillary Clinton

La saga de la messagerie privée d'Hillary Clinton, préférée à un compte officiel lorsqu'elle était secrétaire d'État malgré les consignes officielles, a également fait une apparition dans le débat, mais pour être immédiatement rejetée comme une polémique artificielle par la plupart de ses rivaux.

«Ça suffit les courriels!» a répondu Bernie Sanders au journaliste qui l'interrogeait à ce sujet. «Les Américains en ont ras le bol d'entendre parler de vos fichus courriels», a-t-il dit en se tournant vers une Hillary Clinton ravie de recevoir le soutien de son plus dangereux adversaire.

«Merci. Moi aussi. Moi aussi», a souri la candidate.

Selon Facebook, ce fut le moment du débat le plus discuté sur le réseau social.

Le Danemark

Les candidats ont évoqué le Moyen-Orient, l'Iran, la Russie... et la Scandinavie, citée en exemple par Bernie Sanders pour sa politique de congés maternité et d'assurance maladie.

«Nous ne sommes pas le Danemark», a répondu l'ex-secrétaire d'État. «J'adore le Danemark. Nous sommes les États-Unis d'Amérique et notre travail est de limiter les excès du capitalisme».

Meilleurs ennemis

Fidèle au format parfois simpliste des débats télévisés, CNN a demandé aux cinq candidats de citer les ennemis qu'ils se sont faits au cours de leur carrière et dont ils sont le plus fiers. «L'industrie du charbon», pour l'ex-sénateur et gouverneur Lincoln Chafee. Le lobby des armes à feu, la National Rifle Association (NRA), pour l'ex-gouverneur Martin O'Malley. Pour Jim Webb, ancien soldat américain, ce fut le soldat vietnamien qui lui lança une grenade. Bernie Sanders a répondu Wall Street et l'industrie pharmaceutique.

Mais Hillary Clinton s'est fait applaudir en énumérant une liste d'ennemis proportionnelle à sa longue carrière politique: «Outre la NRA, les assureurs santé, les compagnies pharmaceutiques, les Iraniens... probablement les républicains».