La grande organisation de planification familiale Planned Parenthood, attaquée par les républicains, a annoncé mardi qu'elle modifiait sa politique concernant les dons de foetus à la communauté scientifique, pour lesquels elle n'acceptera plus le remboursement de frais.

Dans une lettre au directeur des Instituts nationaux de santé, la présidente de Planned Parenthood a expliqué que les quelques cliniques du réseau (environ 1%) qui permettent le don de tissus foetaux n'accepteraient plus de compensations financières de la part des intermédiaires qui récupèrent les tissus pour les chercheurs scientifiques. Selon la loi fédérale, la vente est interdite mais le remboursement des frais encourus est légal.

Les républicains accusent l'organisation, qui gère quelque 700 centres de santé, de faire commerce des tissus.

La présidente de Planned Parenthood, Cecile Richards, explique que la mesure retirera un prétexte aux adversaires de l'organisation, emblématique du droit à l'avortement et ciblée par les milieux conservateurs.

«Depuis deux mois, les adversaires de l'avortement sûr et légal ont inventé des choses sur notre rôle dans le don de tissus foetaux afin de promouvoir leur agenda politique extrême», écrit Cecile Richards, qui avait été malmenée lors d'une audition au Congrès fin septembre. «Aujourd'hui, nous leur enlevons leur rideau de fumée».

La controverse sur Planned Parenthood a éclaté en juillet. Un militant anti-avortement, David Daleiden, a filmé en cachette pendant plus de deux ans ses rencontres avec des responsables de l'organisation en se faisant passer pour une société intermédiaire fictive entre les cliniques d'avortement et le monde de la recherche.

Ses vidéos, affirme-t-il, montrent des responsables discutant de la vente de tissus et d'un changement de protocole afin de préserver intacts certains organes, ce qui serait illégal. Mais l'organisation a dénoncé des montages sélectifs, et assure que la seule discussion d'argent concernait le dédommagement pour frais.

Les tissus sont utilisés dans de multiples domaines de recherche, par exemple la trisomie ou les maladies infectieuses.

Les républicains du Congrès ont tenté de couper les fonds publics au réseau, mais sans succès. Ils enquêtent néanmoins sur les pratiques de Planned Parenthood, et ont voté la semaine dernière pour créer une commission parlementaire d'enquête spéciale.