« La grandeur de l'Amérique ne vient pas de la construction de murs » : Barack Obama a dénoncé jeudi soir les propositions sur l'immigration du magnat de l'immobilier Donald Trump, candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle.

Le milliardaire, en tête dans les sondages dans le camp républicain, a promis, s'il est élu, d'expulser les immigrés venus illégalement dans le pays et de construire un mur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis en le faisant payer par les autorités mexicaines.

« Le sentiment anti-immigrants qui pollue le débat politique n'est pas nouveau mais il est mauvais », a lancé M. Obama lors du gala annuel de l'association des élus latinos.

« Diriger ne consiste pas à souffler sur les flammes de l'intolérance puis à prendre un air surpris lorsqu'un feu se déclare », a-t-il poursuivi, sans nommer M. Trump.

Le président a aussi dénoncé la logique consistant à « tenir des propos clairement incendiaires puis à dire "ce n'ai pas ce que j'ai voulu dire" puis à recommencer sans fin ».

M. Trump, qui a multiplié les déclarations tonitruantes sur l'immigration, a notamment proposé de revenir sur le droit du sol, pierre angulaire du droit américain, qui garantit la citoyenneté aux enfants nés sur le sol des États-Unis.

Le président américain a par ailleurs dénoncé le sombre état des lieux dressé selon lui par les candidats républicains qui espèrent lui succéder à l'issue de l'élection présidentielle de novembre 2016.

« Ils ont inventé cette nouvelle réalité où tout était formidable en 2008 », a-t-ironisé.

Citant un chômage en hausse, les deux guerres (Irak et Afghanistan) dans lesquelles les États-Unis étaient alors engagés ou encore la traque d'Oussama ben Laden qui n'avait pas abouti, il a lancé : « C'était cela l'âge d'or, visiblement... ».