Le gouverneur de Californie Jerry Brown a ratifié lundi la loi controversée autorisant le suicide assisté pour les malades en fin de vie, ce qui fait de l'État de l'ouest américain le cinquième à le légaliser.

«Ce n'est pas une loi ordinaire parce qu'elle a trait à la vie et la mort», a commenté le gouverneur dans une lettre ouverte pour justifier son choix.

«Je ne sais pas ce que je ferais si j'étais au milieu d'une agonie prolongée et douloureuse. Je suis certain toutefois que je serais conforté de savoir que je peux envisager les options offertes par cette loi», a-t-il ajouté.

La nouvelle loi californienne permet aux malades en phase terminale de demander à un médecin de leur prescrire des médicaments pour les aider à mourir.

Elle avait été adoptée en septembre par 43 votes pour et 34 contre, par la Chambre des représentants de Californie.

Jerry Brown, démocrate et fervent catholique, qui voulait devenir prêtre dans sa jeunesse, a expliqué avoir consulté les points de vue des religieux qui s'opposent à toute interruption volontaire de la vie, des médecins et des partisans du libre choix.

La Californie devient donc le cinquième État américain après l'Oregon, l'État de Washington, le Montana et le Vermont à autoriser l'euthanasie.

Un tribunal du Nouveau-Mexique avait jugé l'an dernier qu'il était légal de demander l'aide d'un médecin pour mettre fin à ses jours mais cette décision a été ultérieurement annulée en appel. La Cour Suprême de cet État du sud-ouest américain doit maintenant trancher.

«Cette victoire est très importante dans sa substance comme sa portée», a commenté Barbara Coombs Lee, présidente de l'association Compassion and Choices, qui a largement défendu le projet de loi et encourage la légalisation de l'euthanasie partout aux États-Unis.

«La mise en oeuvre de la loi californienne signifie qu'un Américain sur dix aura maintenant la possibilité» de recourir à l'euthanasie, a-t-elle ajouté.

La loi californienne, qui avait d'abord été rejetée au Congrès de l'État en juillet, a bénéficié de l'émotion générée en Amérique par le suicide très médiatique d'une jeune femme atteinte d'un cancer incurable, Brittany Maynard.

Cette jeune mariée de 29 ans atteinte d'une forme fulgurante de cancer du cerveau, avait annoncé son désir de mourir avant que la douleur devienne insupportable dans une vidéo qui avait fait le tour du web. Elle avait dû déménager de Californie en Oregon pour pouvoir acheter les médicaments nécessaires pour le faire, et a mis fin à ses jours en novembre l'an dernier.

Une vingtaine d'États ont proposé des projets de loi similaires cette année mais aucun n'a été adopté car le sujet est encore polémique dans ce pays très religieux.

Pour l'association Compassion and Choices, la loi californienne «devrait inciter les législateurs d'autres États à proposer des textes permettant aux malades en phase terminale d'avoir l'option du suicide médicalement assisté».

«Je suis folle de joie pour les malades en phase terminale qui vivent en Californie, qui peuvent maintenant avoir le choix d'une aide à la fin de vie! Ils n'auront plus à avoir peur d'endurer d'énormes souffrances physiques et émotionnelles à la fin de leur vie alors qu'ils ont déjà assez souffert du fait de leur maladie», a commenté Christy O'Donnell, une mère célibataire de 47 ans qui souffre d'un cancer généralisé en phase terminale.

Elle a fait partie de ceux qui ont témoigné au Congrès californien avant le vote de la loi.