Une petite fille de 5 ans, Sofia, a réussi à approcher le pape François durant sa parade dans les rues de Washington mercredi matin, et à lui remettre une lettre pour lui demander de soutenir la légalisation des sans-papiers aux États-Unis.

Au moment où la papamobile s'approchait et que le souverain pontife saluait la foule joyeuse près du célèbre National Mall, grande artère au coeur de la capitale, la petite fille est passée par dessus les barrières le long de la route et s'est dirigée vers le pape.

Elle a été bloquée à mi-chemin mais François, apercevant l'enfant, a fait signe à ses gardes du corps de la lui apporter. Il a étreint la petite fille quelques secondes, et celle-ci lui a remis une lettre et un drapeau.

«La petite fille, Sofia, s'est rendue à Washington avec un groupe de 10 à 15 paroissiens de la paroisse de Notre-Dame des Anges à Los Angeles, dont son père», a expliqué un porte-parole de la communauté qui n'a pas donné le nom de famille de la fillette.

«Elle a remis une lettre au pape dans laquelle il lui est demandé de soutenir le processus de légalisation des immigrés sans-papiers vivant aux États-Unis. Ses parents sont originaires de Oaxaca, au sud du Mexique, et elle est née aux États-Unis il y a cinq ans», a ajouté ce porte-parole.

Si le geste du pape, qui a embrassé deux autres jeunes enfants durant sa parade, était spontané, le groupe de paroissiens avait semble-t-il planifié ce geste en amont.

Selon le site internet du quotidien britannique The Guardian, la petite fille s'appelle Sofia Cruz et dans un texte apparemment appris par coeur, elle dit qu'elle voulait demander au pape de «parler au président (Obama) et au Congrès pour légaliser mes parents parce que tous les jours j'ai peur qu'on me les enlève».

Quand la petite fille est revenue près des siens, «son père était en larmes et toutes les personnes autour étaient folles», a ensuite raconté à l'AFP Joseph Reblando, qui se tenait juste à côté du groupe de paroissiens venus de Los Angeles, tous vêtus de tee-shirts jaunes. La petite fille pleurait aussi et son père l'a embrassée, a encore dit M. Reblando.

Dans son discours à la Maison Blanche peu auparavant, François avait défendu les plus démunis et les exilés. «Comme fils d'une famille d'immigrés, je suis heureux d'être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles», avait-il déclaré aux côtés de Barack Obama, dans une allusion à la controverse politique sur l'immigration hispanique aux États-Unis mais aussi aux réfugiés qui fuient vers l'Europe le Moyen-Orient ravagé par les conflits.

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