Le drapeau du Vatican sera hissé pour la première fois au siège des Nations unies à New York vendredi, juste avant le premier discours du pape François à l'ONU, mais sans cérémonie, a annoncé lundi la mission du Saint-Siège.

L'Assemblée générale de l'ONU avait adopté il y a dix jours une résolution autorisant les deux seuls États observateurs non membres de l'ONU -- la Palestine et le Vatican -- à déployer leurs drapeaux au siège des Nations unies, de la même façon que les 193 États membres.

Ce texte avait été déposé par les Palestiniens dans le cadre de leurs efforts diplomatiques pour faire reconnaitre leur État.

Le Saint-Siège s'était dans un premier temps démarqué de cette initiative, sans la condamner, et avait affirmé qu'il n'avait aucune intention de hisser son drapeau avant la visite du pape.

Mais il a changé d'avis à la demande de responsables de l'ONU, a indiqué à des journalistes son ambassadeur, Mgr Bernardito Auza.

«Le Saint-Siège et le secrétariat des Nations unies ont convenu que le drapeau sera hissé sans cérémonie» vendredi, a-t-il dit. «Le personnel de l'ONU le hissera en même temps que les autres drapeaux ce jour-là».

Le pape François, en visite aux États-Unis à partir de mardi, doit prononcer son discours devant l'Assemblée générale vendredi en fin de matinée.

Les responsables de l'ONU «ont pensé que la visite du pape serait un moment très important pour hisser le drapeau même si nous n'avions pas prévu de le faire», a expliqué Mgr Auza. «Ils ont suggéré de le faire eux-mêmes sans cérémonie publique, et nous avons bien sûr accepté».

Les Palestiniens ont prévu pour leur part de hisser leur drapeau en grand pompe le 30 septembre en présence de leur président Mahmoud Abbas et de centaines de dirigeants.

Mgr Auza participera à cette cérémonie palestinienne de lever des couleurs en tant que représentant du Vatican. Celui-ci a reconnu l'État palestinien en 2013.

Huit pays, dont les États-Unis, Israël, le Canada et l'Australie, avaient voté contre la résolution sur le drapeau, dénonçant une mesure symbolique incapable de faire avancer la paix. Quarante-cinq autres, dont plusieurs pays européens (Allemagne, Norvège, Royaume-uni...) s'étaient abstenus. La France, la Russie et la Chine avaient soutenu la résolution.