Une femme ayant aidé deux meurtriers aguerris à s'évader d'une prison de sécurité maximale de l'État de New York en juin dernier a affirmé lundi sur la chaîne NBC avoir pris part au plan d'évasion «uniquement pour sauver» sa famille.

Joyce Mitchell, 51 ans, travaillait depuis sept ans dans la prison du comté de Clinton. Elle a expliqué qu'un des deux évadés lui avait dit qu'il l'aimait et qu'il voulait tuer son mari, également employé de la prison.

La complice des deux meurtriers --l'un a été abattu et l'autre blessé et rattrapé par la police après trois semaines de cavale-- a aussi dit que les deux hommes, Richard Matt et David Sweat, savaient où habitaient sa mère et l'un de ses trois enfants. Elle a indiqué qu'elle était très inquiète pour leur sécurité.

«J'ai fait quelque chose de mal, je mérite d'être punie, mais, vous savez, les gens doivent savoir que j'essayais juste de sauver ma famille», a-t-elle dit en larmes dans cet entretien accordé à NBC et réalisé en prison.

Mme Mitchell a été inculpée pour avoir aidé les deux criminels à récupérer des outils qui leur ont permis de percer murs et conduites dans leur évasion rocambolesque, digne des meilleurs films policiers et qui a tenu les États-Unis en haleine durant plusieurs semaines en juin.

Mme Mitchell connaîtra sa peine le 28 septembre, elle risque jusqu'à sept ans de prison. Elle avait plaidé coupable fin juillet.

«Je traversais une période où j'avais l'impression que mon mari ne m'aimait plus. J'étais en dépression et j'imagine qu'ils ont vu ma faiblesse et c'est comme ça que tout a commencé. Leurs attentions m'ont fait me sentir mieux», a-t-elle ajouté.

Après avoir développé une relation «trop proche» avec les deux prisonniers, elle a commencé par leur fournir des gâteaux et autres friandises, et ensuite ils ont réussi à la convaincre de leur faire passer des outils.

Matt et Sweat ont tenu informé Joyce Mitchell de l'avancement de leurs travaux au fur et à mesure, mais elle n'a jamais prévenu les autorités.

Après presque trois semaines de cavale et des millions de dollars dépensés par les autorités pour cette chasse à l'homme, Richard Matt a été abattu par les forces de l'ordre. Quelques jours plus tard, David Sweat a aussi reçu plusieurs balles, mais n'a pas été tué. Il a été arrêté à quelques centaines de mètres seulement de la frontière canadienne.