Une fonctionnaire américaine de l'état civil, récemment détenue cinq jours après avoir refusé d'enregistrer des mariages homosexuels au nom de ses convictions religieuses, a continué lundi à défier l'État fédéral en reprenant son travail.

«Tant qu'un arrangement (me concernant) n'est pas trouvé, je ne validerai pas un certificat de mariage délivré par mon service», a lancé Kim Davis, une greffière du Kentucky, dans une conférence de presse.

La chrétienne évangélique a toutefois précisé qu'elle n'empêcherait pas l'un de ses adjoints de délivrer des certificats de mariage, à la condition que ces documents ne portent pas son nom.

La fonctionnaire, âgée de 49 ans, a exhorté les autorités fédérales et judiciaires du Kentucky à lui aménager son poste de façon à lui éviter un conflit entre ses tâches administratives et ses croyances.

En refusant obstinément d'appliquer la nouvelle loi sur le mariage gai, estimant que «l'autorité de Dieu» primait sur ses obligations professionnelles, Mme Davis a relancé un débat national aux États-Unis, opposant la suprématie du droit et la liberté de culte.

Sa posture de défi a été approuvée par des millions de chrétiens traditionalistes américains et Kim Davis a reçu le soutien de ténors de la droite conservatrice.

Mais la justice fédérale ne l'a pas entendu ainsi, plaçant en détention la greffière, au risque de la faire passer pour une «martyre» aux yeux des chrétiens traditionalistes.

Kim Davis avait été libérée de prison mardi dernier, après une forte mobilisation en sa faveur. Le comté de Rowan, où travaille la greffière, a en son absence repris la délivrance des certificats de mariage, y compris à des personnes de même sexe.

La Cour suprême des États-Unis a légalisé fin juin le mariage des homosexuels dans tout le pays, une décision historique arrachée au terme de nombreuses années de débats passionnés.