Ultime effort pour marquer symboliquement leur rejet de l'accord nucléaire avec l'Iran, les républicains de la Chambre des représentants ont décidé mercredi de programmer trois votes au lieu d'un, arguant que Barack Obama n'avait pas rempli ses obligations envers le Congrès.

À l'extérieur du Capitole, des milliers d'opposants à l'accord, proches du Tea Party, ont acclamé Donald Trump, le milliardaire en tête des sondages des primaires républicaines pour la présidentielle.

«Jamais, jamais, jamais de ma vie je n'ai vu de transaction négociée de façon si incompétente», a lancé l'homme d'affaires, en dénonçant l'accord signé le 14 juillet à Vienne avec Téhéran.

À ses côtés figurait un sénateur également candidat aux primaires républicaines, Ted Cruz, qui a prévenu les démocrates qu'ils auraient du «sang sur les mains».

«Si vous votez pour envoyer des milliards de dollars aux djihadistes qui ont juré d'assassiner des Américains, vous serez directement responsables des meurtres perpétrés avec les dollars que vous leur donnez», a lancé Ted Cruz avec sa faconde habituelle.

À la Chambre, la faction ultra-conservatrice a fait pression sur les chefs républicains pour changer le déroulement des prochains jours afin de marquer plus énergiquement le rejet de l'accord.

Alors que seul un vote sur une «résolution de désapprobation» était prévu vendredi, la Chambre votera désormais sur trois motions distinctes.

Les républicains veulent d'abord adopter une résolution affirmant que le président Obama n'a pas soumis au Congrès l'ensemble des textes constitutifs de l'accord avec l'Iran, comme le prévoit une loi votée plus tôt cette année. Ils font allusion au protocole d'inspection négocié entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui est confidentiel.

Un deuxième texte soumis aux voix demanderait si les élus approuvent l'accord, et un troisième interdirait à Barack Obama de lever la moindre sanction contre l'Iran. Ce dernier texte, comme les autres, a peu de chance d'être adopté par le Sénat.

Ces péripéties sont d'ordre symbolique et ne devraient pas en soi remettre en cause la victoire de Barack Obama, car aucune majorité suffisante n'existe in fine pour stopper l'application de l'accord.

Reste que les républicains considèrent cette victoire illégitime, puisque de justesse.

«S'il existe un précédent dans l'histoire américaine pour une telle chose, je ne le connais pas», a déploré le sénateur John McCain mercredi.

Les démocrates pro-Obama, eux, continuaient à défendre la voie diplomatique comme la meilleure option disponible.

Lors du débat au Sénat, le démocrate Christopher Murphy a cité l'ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin: «On ne fait jamais la paix avec ses amis. On la fait avec des ennemis peu recommandables».

PHOTO AFP

La candidate à la vice-présidence des États-Unis en 2008 Sarah Palin a aussi livré un discours mercredi, accusant Barack Obama de vivre dans un monde rempli de «poussière de fée».