Un bureau d'état civil du Kentucky, à l'origine d'une controverse nationale aux États unis pour refuser d'appliquer la loi sur le mariage gai, a délivré vendredi un premier certificat d'union à un couple homosexuel, a rapporté la télévision locale WKYT.

Ce revirement est intervenu après que la greffière de ce bureau, Kim Davis, a été écrouée jeudi par un juge, en raison de son obstination à faire prévaloir sa conviction religieuse sur ses obligations de fonctionnaire, une affaire qui a fait les gros titres de la presse cette semaine.

En envoyant Mme Davis derrière les barreaux, le juge David Bunning a également ordonné à ses six adjoints de reprendre la délivrance des certificats de mariage, même sans l'aval de leur supérieure hiérarchique.

Cinq ont accepté, un a refusé, qui se trouve être un fils de Mme Davis, a précisé WKYT.

Vendredi matin, à l'ouverture du bureau d'état civil du comté de Rowan, se sont donc présentés James Yates et William Smith, un couple qui avait essuyé cinq refus préalables. Cette fois, ils ont reçu leur certificat de mariage.

En adoptant une posture de défi contre le mariage gai, Kim Davis, 49 ans, est devenue un exemple aux yeux de millions de chrétiens traditionalistes américains, pour qui cette réforme est restée en travers de la gorge.

Fin juin la Cour suprême des États-Unis a en effet légalisé le mariage des homosexuels dans tout le pays, une décision historique et une victoire emblématique pour le président Barack Obama.

Délivrer un certificat de mariage à des personnes de même sexe «violerait» mes convictions religieuses, assure Kim Davis, qui a rejoint il y a quatre ans les rangs des chrétiens évangéliques convertis et dit avoir remis sa vie «entre les mains de Jésus-Christ».

La greffière a reçu le soutien de plusieurs figures de la droite chrétienne conservatrice, dont deux prétendants à la Maison-Blanche, les républicains conservateurs Mike Huckabee et Ted Cruz.

Vendredi, son mari, Joe Davis, cité par WKYT, a assuré que la femme était prête à rester en prison «tout le temps qu'il faudrait» et a qualifié de «tyran» le juge qui l'a condamnée.