L'État de Washington, dans le nord-ouest des États-Unis, faisait face lundi aux plus intenses incendies de son histoire, avec déjà quelque 200 habitations détruites, 12 000 autres menacées, et des milliers de pompiers, soldats et volontaires mobilisés.

L'épaisse fumée qui se dégageait de ces feux rageurs se voyait très clairement sur les photos satellites de la Nasa, l'agence spatiale américaine.

Seize grands incendies pour l'instant hors de contrôle dans l'est de cet État ont déjà dévoré plus de 280 000 hectares, d'après un porte-parole du centre de commande sur les incendies pour les États de Washington et de l'Oregon.

Mike Ferris, porte-parole du Service fédéral des forêts, a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait des plus importants feux de l'histoire de cet État. «Ce sont certainement les incendies les pire en termes de nombre de feux importants brûlant simultanément», a renchéri Jaime Smith, porte-parole du gouverneur de l'État de Washington, Jay Inslee.

En 2014, l'année jusqu'alors considérée la pire dans l'État, 170 000 hectares avaient déjà brûlé.

Plus de 200 habitations ont déjà été détruites et plus de 12 000 supplémentaires sont à présent menacées, en plus de milliers d'autres structures. Quelque 1200 personnes ont été évacuées, a poursuivi M. Smith.

Impact économique lourd 

De nombreuses routes sont pour l'instant fermées. La Croix Rouge est mobilisée pour offrir assistance et refuge aux personnes déplacées ou celles dont les habitations ont été détruites.

Vendredi, le président américain Barack Obama avait signé une déclaration permettant aux autorités fédérales, comme l'agence de gestion des urgences Fema, de porter assistance à l'État de Washington.

Trois pompiers ont perdu la vie la semaine dernière en luttant contre le feu près de la ville de Twisp.

Un quatrième, Daniel Lyon, se trouvait toujours entre la vie et la mort, selon le Seattle Times, qui cite une porte-parole du Centre médical Harborview où il est hospitalisé.

Les cinq feux les plus importants dans l'État, ceux de l'Okanogan, s'étendent sur plus de 104 000 ha, soit dix fois la superficie de Paris. Les autorités sont encore loin de les avoir maîtrisés et ils devraient continuer à brûler pendant les jours à venir.

Ils sont devenus lundi les feux les plus ravageurs en terme de superficie brûlée, après ceux de Carlton l'an dernier.

Aux feux de l'Okanogan s'ajoutent ceux de Chelan (35 0001 hectares), de Wolverine (21 000 ha), du North Star (60 000 ha), les 16 feux dits de Kettle (65 000 ha) etc.

Près de 5500 pompiers sont pour l'instant mobilisés. Auxquels s'ajoutent des milliers de volontaires et des centaines de soldats envoyés en renfort.

Plus au sud, la Californie en proie à une sécheresse record qui entre dans sa cinquième année, fait pour sa part face à 16 feux importants encore non contrôlés, et contre lesquels près de 12.000 pompiers sont mobilisés.

Au total, 72 larges feux brûlent actuellement aux États-Unis à travers 10 États (Arizona, Floride, Louisiane, Texas, Nouveau-Mexique, Montana, Idaho, Oregon...).

Environ 27 000 pompiers sont actuellement déployés. Trois millions d'hectares ont déjà brûlé dans le pays depuis le début de l'année, soit plus de trois fois plus que l'an dernier à la même période.

L'impact économique promet d'être très lourd. L'an dernier, les moyens déployés pour éteindre les feux avaient coûté 1,5 milliard de dollars sur l'ensemble des États-Unis, et l'addition devrait monter beaucoup cette année, sans compter les dégâts et les pertes d'activité.