Un Nigérian a été condamné mercredi à New York à 22 ans de prison pour complot et soutien matériel à l'organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), après avoir un temps écrit du rap pour une revue de la nébuleuse.

Lawal Olaniyi Babafemi, 35 ans, qui avait été extradé aux États-Unis en 2013, avait plaidé coupable le 29 avril 2014 à Brooklyn. Selon les procureurs américains, il avait voyagé deux fois au Yémen entre janvier 2010 et août 2011. Il y a rencontré des responsables d'AQPA, la branche yéménite d'Al-Qaïda, dont Anwar Al-Awlaqi, Américain d'origine yéménite depuis tué par un drone américain.

Quelques mois plus tôt, un autre Nigérian, Umar Farouk Abdulmutallaba, avait tenté de faire exploser un avion de ligne américain effectuant la liaison Amsterdam-Détroit, avec des explosifs cachés dans ses sous-vêtements.

Au Yémen, M. Babafemi avait reçu un entraînement aux armes et avait travaillé avec Samir Khan, le fondateur américain du magazine d'Al-Qaïda en ligne Inspire, lui aussi tué depuis par un drone américain.

Dans un numéro d'Inspire, on le voyait en photo avec Khan et d'autres membres d'AQPA, portant tous un fusil d'assaut AK-47. Il écrivait aussi des textes de rap pour le groupe, dans le but d'attirer de jeunes Occidentaux et avait été chargé d'inspirer des attaques de «loups solitaires», au nom d'AQPA, selon les procureurs de Brooklyn.

AQPA lui avait remis l'équivalent d'environ 9000 dollars en liquide pour recruter d'autres anglophones au Nigeria pour l'organisation terroriste, selon la même source.

Mais il avait été arrêté avant de pouvoir mener à bien sa mission. Au moment de son extradition, il était détenu par les services de renseignement nigérians depuis deux ans.

Washington considère AQPA comme l'une des branches les plus dangereuses d'Al-Qaïda. Elle a été liée à plusieurs complots visant les États-Unis, et a aussi revendiqué l'attentat contre le magazine Charlie Hebdo à Paris en janvier dernier.