La candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a appelé mardi les Américains à ouvrir les yeux sur la persistance du racisme aux États-Unis, après la tuerie de Charleston, la semaine dernière, par un homme blanc inspiré par des théories racistes.

«Comment trouver du sens dans un tel acte de mal, un acte de terrorisme raciste perpétré dans un lieu de culte?» s'est interrogée Hillary Clinton, en déplacement dans une église noire près de St. Louis, dans le centre du pays, à quelques kilomètres de la ville de Ferguson, secouée l'an dernier par la mort de Michael Brown, un jeune homme noir tué par un policier blanc.

«Je sais qu'il est tentant de reléguer une tragédie comme celle-ci au rang d'incident isolé, et de croire qu'aujourd'hui en Amérique (...) le racisme institutionnalisé n'existe plus», a dit la démocrate. «Mais malgré nos plus grands efforts et nos espoirs, la longue épreuve américaine sur la question de la couleur de la peau est loin d'être terminée».

Hillary Clinton s'est ensuite félicitée de l'appel de la gouverneure de Caroline du Sud, État où se situe Charleston, au retrait du drapeau confédéré des abords du parlement local, dans la capitale Columbia. Un drapeau «symbolique du passé raciste de notre pays», a jugé la candidate.

Et elle a salué les décisions des distributeurs Walmart, Amazon, Ebay ou encore Sears de retirer de la vente les produits figurant l'emblème confédéré.

«Vous savez, et je sais que ce n'est que le début de ce que nous devons faire».

Hillary Clinton avait choisi pour ce déplacement une église située à quelques kilomètres du lieu où, en août 2014, Michael Brown a été tué par un policier blanc à Ferguson, une affaire qui avait déclenché plusieurs jours de violences et une vague de protestations nationale.

Depuis le massacre mercredi dernier dans une église noire historique de Charleston, où neuf personnes ont été tuées, Hillary Clinton est revenue plusieurs fois sur la question du racisme aux États-Unis.

Samedi à San Francisco, employant des mots similaires à son discours de mardi, elle a souligné que «des millions de personnes de couleur souffraient toujours du racisme au quotidien».

«Les hommes afro-américains ont une plus grande probabilité d'être contrôlés par la police, poursuivis et condamnés à des peines de prison plus longues que les hommes blancs», avait-elle dit. «Nous ne pouvons pas ignorer la dure vérité sur la couleur de la peau et la justice en Amérique».

La vidéo de l'arrestation diffusée par la police

La police a diffusé mardi les images de la caméra embarquée d'une voiture de police montrant l'arrestation de Dylann Roof, accusé d'avoir abattu neuf paroissiens d'une église de Charleston, dans la pire tuerie raciste de l'histoire récente des États-Unis.

Dylann Roof, 21 ans, a été arrêté jeudi en Caroline du Nord, au lendemain de la tuerie qui s'était déroulée dans une église emblématique de la lutte contre l'esclavage, dans l'État voisin de Caroline du Sud.

La police de Caroline du Nord a diffusé les images montrant trois policiers s'approchant d'une voiture noire en bord de route.

Le jeune suprématiste, vêtu d'un t-shirt blanc et d'un long short noir, est ensuite sorti du véhicule par un quatrième policier, qui le fouille. Dylann Roof, les mains contre la voiture et la tête baissée n'oppose aucune résistance et ne manifeste aucune émotion particulière, sur ces images.

Au lendemain de son arrestation, Dylan Roof a été inculpé de l'assassinat de neuf personnes, de «détention d'arme à feu dans le cadre d'un crime violent» et se trouve désormais en détention provisoire, emprisonné à l'isolement.

Dans un manifeste posté sur un site qui lui est attribué, il explique son geste par sa haine des Noirs, «stupides et violents».