Jeb Bush, candidat aux primaires républicaines pour la Maison-Blanche en 2016, mettra fin lundi au faux suspense en lançant formellement sa campagne présidentielle, sur les pas de son frère et de son père.

L'ancien gouverneur de Floride a donné rendez-vous à ses soutiens pour un discours à 19H00 GMT sur un campus de l'université Miami-Dade College, ville où il vit. C'est aussi en Floride que sa carrière politique a commencé, comme gouverneur de 1999 à 2007, une expérience qu'il entend faire valoir pour se distinguer de son illustre famille et convaincre les Américains de son mérite propre.

Officiellement, Jeb Bush, 62 ans, ne faisait qu'explorer depuis six mois la possibilité d'une candidature, mais celle-ci ne fait aucun doute, le candidat levant des fonds tous azimuts et multipliant les déplacements dans les États stratégiques des primaires de 2016. Il évoque même sans précaution son statut de candidat, et a déjà rendu public son logo de campagne, un «Jeb!» omettant son nom de famille.

«Mon travail de candidat est d'être le meilleur candidat, de persuader les gens que les idées qui sont les miennes et mes qualités de leadership sont ce dont l'avenir de ce pays a besoin», a-t-il dit à la chaîne NBC samedi à Tallinn, en Estonie, où il a terminé une tournée européenne avec Berlin et Varsovie. «Le discours est fini», a-t-il précisé.

Que dira-t-il lundi?

«J'espère que le message sera plein d'espoir et optimiste, pas trop alourdi par le passé», a dit Jeb Bush vendredi aux journalistes qui l'accompagnaient.

Le républicain n'a pas envie de s'attarder sur la présidence de George W. Bush. Certes, il répète souvent son admiration inconditionnelle pour son frère et leur père, le premier président Bush, mais il insiste: «Jeb est différent de George».

Ses liens familiaux l'ont pourtant fait trébucher, sur la question de l'invasion de l'Irak. Après avoir défendu la décision de son frère, il a récemment admis qu'avec le recul, s'il avait été président lui-même, il n'aurait pas ordonné l'invasion.

Immigration, éducation 

Le lancement de lundi a pour but de relancer une candidature qui, face à l'entrée en campagne de nombreux autres républicains, a perdu de son allure.

Il se situait nettement devant le peloton des autres candidats au début de l'année dans les sondages, mais son avance a été quasi-annulée. Il se retrouve talonné, selon la moyenne calculée par le site realclearpolitics.com, par le gouverneur du Wisconsin Scott Walker et le sénateur Marco Rubio, deux quadragénaires.

Le chroniqueur Erick Erickson, très écouté dans les cercles conservateurs, a énuméré récemment les problèmes de la campagne naissante de Bush: parmi eux, le fait que le candidat Bush s'est recentré par rapport à l'ancien gouverneur Bush, plus idéologiquement conservateur.

Sur le fond, Jeb Bush s'est par exemple distingué de ses rivaux en appelant à une réforme du système d'immigration ouvrant la voie à des régularisations massives. Sur l'éducation, l'un de ses sujets de prédilection, il soutient une refonte nationale des programmes rejetée par le Tea Party comme trop centralisatrice.

L'éducation figure en première place dans une vidéo de campagne diffusée dimanche. Le républicain y vante la création d'un programme en Floride donnant des bons aux enfants de familles modestes pour leur permettre de payer la scolarité dans des écoles privées.

Jeb Bush a aussi dirigé, jusqu'à l'an dernier, la Fondation pour l'excellence éducative, où il a promu une hausse des standards d'enseignement américains, jugés médiocres par rapport à ceux d'autres grands pays concurrents des États-Unis.