Le secrétaire d'Etat John Kerry a assuré vendredi, à sa sortie d'hôpital pour un fémur cassé, qu'il se rendrait à Vienne dans «les prochains jours» pour boucler les négociations sur le nucléaire iranien en vue d'un accord historique d'ici le 30 juin.

Le chef de la diplomatie américaine est l'une des pièces maîtresses du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) qui négocie sans relâche depuis l'automne 2013 avec Téhéran et il a très souvent, au cours des 20 derniers mois, piloté directement les tractations avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

«J'ai parlé à notre équipe à Vienne. Je serai absolument, pleinement et totalement impliqué dans ces négociations. Je le suis en ce moment. Je n'ai rien raté», a assuré John Kerry, se tenant debout grâce à des béquilles avec appui aux aisselles et s'exprimant devant la presse à la sortie de l'hôpital de Boston (nord-est) où il séjournait depuis dix jours.

«Je me rendrai là-bas (à Vienne) au moment opportun, dans les prochains jours, afin de pousser de l'avant à ce moment crucial des négociations», a insisté le chef de la diplomatie américaine, visiblement fatigué et la voix éraillée.

«Je n'avais pas prévu d'être personnellement impliqué avec les ministres des Affaires étrangères (des autres pays du 5+1 et de l'Iran) avant dans une semaine ou deux», c'est-à-dire dans les derniers jours du mois de juin, a expliqué le secrétaire d'État, répondant à quelques questions de journalistes.

M. Kerry, 71 ans, a été opéré le 2 juin par des médecins du Massachusetts General Hospital après s'être fracturé le fémur droit lors d'une chute en vélo en Haute-Savoie (centre-est de la France) le 31 mai. Il était alors en voyage officiel à Genève pour des entretiens avec l'Iranien Zarif.

Son médecin, le chirurgien Dennis Burke, a affirmé dans un communiqué que le «rétablissement complet» de son illustre patient prendrait «plusieurs mois».

M. Kerry doit se reposer au moins ce week-end et au début de la semaine prochaine chez lui à Boston, son fief familial et politique, avant de retourner à Washington. Il a confirmé qu'il présiderait la session annuelle du «dialogue stratégique et économique États-Unis/Chine» du 22 au 24 juin.

«Après cela, je partirai pour la dernière partie du travail difficile» à accomplir pour trouver un accord avec l'Iran, a-t-il insisté.

Le département d'État a maintes fois assuré que son patron avait l'intention de boucler en personne les pourparlers sur le nucléaire iranien afin de conclure un accord complet et définitif à la date butoir du 30 juin. Un tel règlement, qui garantirait la nature pacifique du programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée de sanctions, est une priorité de l'administration du président Barack Obama.

Les discussions au niveau des experts et des directeurs politiques des gouvernements du groupe 5+1 et de l'Iran se tiennent tout le mois de juin à Vienne, avant que les ministres ne s'y joignent éventuellement dans les derniers jours du mois.

La Russie s'est inquiétée vendredi d'un «ralentissement» des négociations. Le département d'État a reconnu qu'elles étaient «compliquées».