Un groupe de militants manifestaient depuis dimanche devant la résidence du maire de Los Angeles pour exiger la démission du chef de la police de la ville dans l'affaire Ezell Ford, un jeune Noir sans armes tué par deux policiers l'été dernier.

Cette manifestation organisée par le mouvement «Black Lives Matter» (la vie des Noirs compte) demande que le maire Eric Garcetti limoge Charlie Beck, chef du département de la police de Los Angeles (LAPD).

Ce dernier avait estimé la semaine dernière, aux côtés de l'inspecteur général du LAPD Alex Bustamente, que les deux officiers de police ayant tué le jeune homme de 25 ans le 11 août n'avaient pas enfreint les pratiques du département.

Les manifestants, dont dix à quinze ont passé la nuit devant la résidence du maire, ont indiqué qu'ils comptaient y rester jusqu'à mardi, quand une instance civile de supervision du LAPD doit examiner les éléments de l'enquête interne de la police sur cet homicide.

Selon les éléments rapportés par la police, de l'ADN d'Ezell Ford a été trouvé sur l'un des officiers, et des griffes sur la main et l'étui de révolver d'un des policiers, ce qui indiquerait que le jeune homme, qui selon ses proches souffrait de troubles mentaux, se serait battu avec l'un des agents.

Il avait été interpellé un soir dans une rue d'un quartier sud de Los Angeles alors qu'il marchait seul et sans armes. Les deux agents avaient jugé son comportement «suspect» sans expliquer pourquoi.

Pendant la nuit, M. Garcetti a voulu sortir de sa résidence par l'arrière et sa voiture s'est retrouvée bloquée par des manifestants. Des policiers sont intervenus, l'un d'eux jetant à terre une femme, a rapporté Jasmyne Cannick, l'une des porte-paroles de «Black Lives Matter» à Los Angeles.

La manifestante a ensuite eu une conversation animée avec un policier mais n'a pas été blessée, et personne n'a été arrêté, d'après le LAPD. Mme Cannick a jugé «attristant» que le maire eut tenté d'éviter les militants.

Dans un communiqué publié par la mairie, M. Garcetti dit que ses pensées «vont vers la mère (d'Ezel Ford) et sa famille endeuillée», et qu'il espère s'entretenir avec elle dans les prochains jours.

Les manifestants demandent un traitement «juste impartial et transparent» de l'affaire par le panel de supervision de la police, exigeant aussi qu'il délibère en public, ainsi qu'une indemnisation des personnes blessées ou des proches de ceux qui ont été tués par le LAPD.

Publié fin décembre, le rapport d'autopsie sur la mort de M. Ford indiquait qu'il avait été touché d'une balle dans le bras droit et de deux autres fatales, l'une à l'abdomen, l'autre dans le dos.

M. Ford portait aussi la marque du canon de pistolet du policier sur le côté droit de son dos.

Selon la police, lorsque les deux agents ont suivi Ezell Ford hors de leur voiture, il aurait tenté de s'échapper, avant de faire volte-face et de mettre à terre l'un des deux policiers et d'essayer d'attraper son arme.

Les proches d'Ezell Ford nient eux que le jeune homme se soit battu ou que son comportement ait été agressif.