Le meurtre d'une jeune stagiaire qui avait défrayé la chronique en 2001 à Washington et brisé la carrière de son amant, un parlementaire marié, sera rejugé, a ordonné jeudi un juge américain, accordant un nouveau procès à l'homme reconnu coupable du crime.

La disparition de Chandra Levy, 24 ans, alors qu'elle faisait son jogging dans le Rock Creek Park, le 1er mai 2001, avait fait couler beaucoup d'encre dans la presse, car elle entretenait une relation avec un parlementaire marié, Gary Condit, de 30 ans son aîné.

Celui-ci avait été accusé d'avoir menti aux enquêteurs et de cacher des éléments-clés de sa relation extra-conjugale.

Les restes de la jeune fille, alors stagiaire au Bureau fédéral des prisons, avaient été retrouvés dans le parc un an plus tard et un immigré clandestin d'origine salvadorienne a été condamné à 60 ans de prison en 2010 pour ce meurtre.

Sans témoin oculaire, ni preuve scientifique, ni conclusion de médecin légiste, Ingmar Guandique, aujourd'hui 34 ans, a été reconnu coupable du meurtre sur le témoignage d'un co-détenu qui avait affirmé que Guandique lui avait confessé le crime en prison.

Guandique était alors incarcéré pour l'agression dans le même parc de deux femmes sous la menace d'un couteau.

Depuis des années, ses défenseurs réclament un nouveau procès, affirmant que le co-détenu, revendeur de drogue et membre d'un gang, avait fait ces déclarations dans l'espoir d'obtenir une remise de peine et que les procureurs ne pouvaient l'ignorer.

«Le gouvernement a retiré son opposition à la demande de la défense pour un nouveau procès», selon une décision judiciaire postée jeudi sur le site du tribunal supérieur de Washington. En conséquence, le juge Gerald Fisher a accordé et ordonné la tenue de ce nouveau procès, lors d'une courte audience jeudi matin en présence du prisonnier, selon un porte-parole du ministère public.

Le juge Robert Morin, auquel le dossier a été transféré, fixera la date du procès, selon le même document. Une audience préliminaire a été programmée le 12 juin.

PHOTO ARCHIVES AP

Sans témoin oculaire, ni preuve scientifique, ni conclusion de médecin légiste, Ingmar Guandique, aujourd'hui 34 ans, a été reconnu coupable du meurtre sur le témoignage d'un co-détenu qui avait affirmé que Guandique lui avait confessé le crime en prison.