Le ministère américain de la Justice a annoncé vendredi un programme pilote de 20 millions de dollars destiné à équiper les policiers de minicaméras individuelles, après plusieurs bavures ayant entraîné la mort d'hommes noirs ces derniers mois.

Cette enveloppe permettra d'octroyer des subventions pour l'achat de minicaméras à hauteur de 17 millions de dollars, de fournir une formation et une assistance technique pour 2 millions tandis que le million restant sera destiné à développer des outils d'évaluation pour établir les bonnes pratiques en la matière (y compris sur l'utilisation de ces images en justice), a précisé le ministère dans un communiqué.

Ce programme s'inscrit dans le cadre de la proposition du président Barack Obama en décembre dernier d'investir 75 millions de dollars sur trois ans pour acheter 50 000 caméras individuelles et en équiper les forces de l'ordre du pays.

«Les caméras individuelles sont porteuses d'une promesse très importante pour améliorer la transparence, faciliter l'identification des responsabilités et faire progresser la sécurité publique pour les policiers et les communautés qu'ils servent», a expliqué la ministre Loretta Lynch tout juste entrée en fonctions, citée dans le communiqué.

Le débat sur le port de caméras individuelles par les policiers est reparti ces derniers mois, et tout récemment encore, après le décès de plusieurs personnes - de jeunes hommes noirs non armés pour la plupart - tuées par des policiers dans des circonstances parfois litigieuses.

Ces morts, et le fait que les policiers dans la grande majorité des cas ont échappé à des poursuites, ont relancé le débat sur la brutalité policière et le racisme au sein des forces de l'ordre et provoqué des dizaines de manifestations dans le pays, dégénérant parfois en émeutes.

C'est la mort de Michael Brown, 18 ans, à Ferguson dans le Missouri en août dernier qui a mis le feu aux poudres, mais, depuis, plusieurs autres drames sont survenus. Dans certains cas, comme pour Walter Scott - abattu de plusieurs balles dans le dos début avril en Caroline du Sud -, ce sont des vidéos filmées par des passants qui ont révélé les circonstances exactes des événements.