L'unique élu «socialiste» du Congrès des États-Unis, Bernie Sanders, devrait annoncer jeudi qu'il défiera Hillary Clinton sur sa gauche aux primaires démocrates de 2016, selon une radio américaine.

Le sénateur Bernie Sanders, 73 ans, devrait selon VPR, la radio de son petit État du Vermont dans le nord-est du pays, annoncer jeudi sa candidature à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2016. Le porte-parole du sénateur n'a pas commenté ces informations.

Bernie Sanders n'est pas aujourd'hui membre du parti démocrate mais il siège, en tant qu'«indépendant», avec le groupe démocrate du Sénat, où il est l'un des élus les plus à gauche.

Son entrée dans la course ne menace pas la position de favorite d'Hillary Clinton, mais pourrait forcer la démocrate à clarifier ses déclarations sur des sujets socio-économiques brûlants comme les traités de libre-échange en cours de négociation, auxquels la gauche du parti démocrate et les syndicats sont hostiles.

«Êtes-vous du côté des travailleurs qui souffriraient à cause de cet accord commercial désastreux?», demandait-il récemment à Hillary Clinton, dans une interview sur CNN.

Les liens historiques de Bill et Hillary Clinton avec Wall Street font aussi grincer les dents de certains démocrates.

«J'ai des doutes concernant la capacité d'Hillary Clinton ou de n'importe quel républicain à s'attaquer aux grands de la finance qui contrôlent une si grande partie de notre économie», a affirmé Bernie Sanders sur Fox News en avril. Elle devra «convaincre les Américains que, sur la base de son expérience et de ses positions actuelles, elle démantèlera les grandes banques de Wall Street».

Bernie Sanders a été élu en 1990 à la Chambre des représentants, comme indépendant, puis en 2006 au Sénat, où il a été réélu en 2012.

Hillary Clinton a déclaré sa candidature le 12 avril, la seule à l'avoir officiellement fait. Elle est la préférée d'environ 62% des démocrates pour les primaires, selon la moyenne des sondages du site RealClearPolitics. Bernie Sanders, dont la notoriété au niveau national est faible, est très distant avec environ 6%.

Son entrée dans la course était pressentie, jusqu'à en faire plaisanter le président Barack Obama.

«Apparemment il y a des gens qui veulent vraiment voir un socialiste fumeur de joints à la Maison-Blanche», s'est amusé le président américain samedi, lors du dîner annuel des correspondants de la Maison-Blanche.