La police de l'Arizona a rendu public mercredi des images montrant un véhicule de patrouille renverser volontairement un piéton armé, suscitant de nouvelles critiques sur l'usage excessif de la force par les policiers américains.

Sur une vidéo filmée par la caméra embarquée d'une voiture de patrouille, on peut entendre un coup de feu avant que le suspect, Mario Valencia, n'apparaisse sur les images marchant successivement sur la chaussée et sur le trottoir le 19 février dans la ville de Marana, un fusil à la main.

Les images le montrent tirant en l'air, puis poursuivant son chemin tandis que plusieurs voitures de police - dont celle qui a filmé cette vidéo - le suivent lentement à distance.

Puis le véhicule conduit par Michael Rapiejko dépasse par la droite et à vive allure ceux de ses collègues pour aller renverser par derrière l'homme qui marchait sur le trottoir de gauche et qui a été projeté dans les airs. Le véhicule, dont la vidéo de la caméra embarquée a aussi été diffusée, termine sa course encastrée dans un mur.

Mario Valencia a survécu à la collision.

Terry Rozema, chef de la police de Marana, a défendu cette action, car M. Valencia refusait d'obéir aux injonctions qui lui demandaient de poser son arme.

«Nous ne pouvions lui permettre d'entrer dans l'immeuble de bureaux (vers lequel il se dirigeait). Nous ne pouvions lui donner l'opportunité de prendre quelqu'un en otage sur le stationnement pour faire un braquage de voiture», vol de véhicule avec violence, a expliqué M. Rozema.

«C'est choquant, c'est violent, mais en même temps, la force létale était justifiée étant donné toutes les circonstances», a-t-il poursuivi, soulignant qu'il aurait été «complètement légitime» de lui tirer dessus.

Cet incident est survenu après une série d'infractions à travers la ville, selon la police, qui a affirmé que M. Valencia venait de fuir d'un supermarché où il avait volé le fusil.

Mais il est révélé alors que la police américaine est déjà très critiquée pour ses méthodes brutales et un racisme ambiant, après une série de bavures ayant entraîné la mort de plusieurs hommes, pour la quasi-totalité noirs et désarmés.

Plusieurs centaines de personnes ont encore manifesté mardi dans une dizaine de villes américaines pour protester contre la violence policière. Selon les organisateurs, les forces de l'ordre ont tué plus de 90 personnes désarmées depuis janvier.

La semaine dernière, un policier de North Charleston (Caroline du Sud) a été inculpé de meurtre pour avoir abattu le 4 avril de cinq balles un Noir non armé qui prenait la fuite après un banal contrôle routier.