La course des primaires présidentielles ne fait que démarrer chez les démocrates, mais c'est avec l'aura d'une archifavorite de l'investiture qu'Hillary Clinton a pris lundi le chemin de l'Iowa, l'Etat incontournable de toute présidentielle.

Au lendemain de sa déclaration sur l'internet, Hillary Clinton se trouvait sur la route quelque part entre New York et l'Iowa, où elle a rendez-vous mardi pour son premier déplacement officiel de campagne, une table ronde sur l'éducation dans la ville de Monticello.

Pas de grand discours, ni fanfare ou grandes annonces: Hillary Clinton, qui prépare la présidentielle depuis des mois, voire depuis sa défaite aux primaires de 2008, veut donner l'impression qu'elle repart à zéro, allant jusqu'à délaisser les avions privés pour voyager comme un candidat sans le sou. Elle part à l'écoute des Américains et repousse au mois de mai son premier rassemblement.

Les deux minutes et 18 secondes de sa vidéo de candidature et les 92 mots prononcés par Hillary Clinton sont les seuls indices des priorités de sa campagne, et de sa vision économique et sociale.

Y figurent des «Américains ordinaires» pleins d'espoir, de vraies gens et non des acteurs. Une jeune diplômée cherche son premier emploi. Un couple attend son premier enfant. Une mère au foyer retourne sur le marché du travail, une autre déménage pour que sa fille aille dans une bonne école. Une femme anticipe sa retraite. Deux hommes se marient cet été.

Contraste avec le lancement de 2007, quand Hillary Clinton parlait de la guerre en Irak et de l'image de l'Amérique dans le monde. Ses priorités sont le pouvoir d'achat, l'éducation, la santé, des thèmes qu'elle connaît par coeur, pour en avoir discuté et débattu depuis deux ans, dans des dizaines de forums, discours et tables rondes.

Si elle est la favorite des primaires démocrates, faute de rival de taille, elle ne l'est pas d'emblée pour la présidentielle de novembre 2016.

Les sondages nationaux lui donnent une légère avance sur ses éventuels adversaires républicains, mais les dernières enquêtes, État par État, montrent qu'elle a du chemin à faire dans des États-clés comme la Virginie, l'Iowa ou le Colorado.

Pour Quinnipiac, presque tous les candidats républicains potentiels ou officiels font jeu égal avec Hillary Clinton dans ces deux derniers États.