Hillary Clinton a rencontré lundi le président Barack Obama à la Maison-Blanche, au moment où elle semble préparer l'annonce de sa seconde candidature présidentielle.

«Le président Obama et Mme Clinton aiment prendre des nouvelles en personne quand leurs agendas le leur permettent», a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest. «Cet après-midi, ils se sont vus en privé pendant environ une heure, et ils ont parlé de plusieurs sujets».

L'ancienne secrétaire d'État a passé la journée de lundi à Washington, où elle a une maison, pour notamment deux interventions publiques. Aucun autre déplacement ne figure à son agenda public dans les prochaines semaines, ce qui alimente les rumeurs d'une annonce imminente de candidature.

Lors d'un dîner de remise du prix Toner, remis au journaliste du Washington Post Dan Balz, Hillary Clinton a comme engagé une détente avec la presse politique de Washington, multipliant les plaisanteries et clins d'oeil.

«Ma relation avec la presse a toujours été, dirons-nous, compliquée», a dit Hillary Clinton, déclenchant des rires entendus. «Mais j'ai toujours été pour les nouveaux départs. Nouvelle petite-fille. Une autre nouvelle coiffure. Un nouveau compte email... Une nouvelle relation avec la presse».

Ces petites phrases sont notables pour la démocrate, assaillie de questions depuis plusieurs semaines sur son choix d'utiliser exclusivement une messagerie personnelle lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine, de 2009 à 2013. A part une courte conférence de presse, elle a jusqu'à présent évité de répondre aux questions de journalistes, et lundi n'a d'ailleurs pas fait exception.

Louant l'utilité du journalisme dans une démocratie, elle a profité de son discours pour attaquer frontalement les républicains du Congrès, se lançant en particulier dans une défense de la réforme du système de santé Obamacare, promulguée il y a cinq ans.

«Ces cinq dernières années, nous avons fait face à trop de tactiques de la peur, des accusations extravagantes de socialisme», a déclaré Hillary Clinton. «L'idéologie passe devant les faits», a-t-elle regretté, en dénonçant les chaînes de télévision partisanes et idéologiques, et la réduction du débat à des «tempêtes Twitter».

Plus tôt dans la journée, elle avait les dénoncé les «bunkers idéologiques» de la vie politique actuelle et renouvelé son appel à une collaboration non partisane pour lutter contre les inégalités, un thème fréquent de ses discours depuis l'année dernière.

«Ça fait du bien de revenir à une discussion fondée sur les preuves, sur ce qui marche et ne marche pas», a-t-elle dit lors d'une conférence au Center for American Progress, un centre de réflexion progressiste dont elle est proche.

La campagne pour la présidentielle de 2016 s'est accélérée lundi avec l'annonce de candidature du sénateur républicain Ted Cruz, à ce stade le seul à avoir officialisé son ambition. Chez les démocrates, Hillary Clinton domine largement les sondages pour les primaires du parti, qui doivent démarrer dans environ dix mois dans l'État de l'Iowa.