Le secrétaire d'État américain John Kerry a promis samedi une décision «très prochainement» sur la partie de l'aide financière militaire à l'Égypte gelée par Washington depuis la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohamed Morsi en 2013.

M. Kerry a fait cette annonce à la presse en marge d'une conférence économique internationale sur l'avenir de l'Égypte au cours de laquelle quatre monarchies du Golfe ont promis 12,5 milliards d'aide et d'investissement supplémentaires, mais à laquelle Washington, jusqu'alors principal bailleur de fonds de l'Égypte, est venue les mains vides.

«En ce qui concerne l'aide et l'assistance, je m'attends vraiment à une décision très prochainement», a déclaré M. Kerry en réponse à une question sur le déblocage d'une dernière enveloppe de 650 millions de dollars gelée.

Les États-Unis allouent en principe chaque année 1,5 milliard de dollars d'aide à l'Égypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire. Mais une partie avait été gelée après la destitution et l'arrestation par l'armée du président Mohamed Morsi le 3 juillet 2013 et la sanglante répression des manifestations de ses partisans depuis. M. Morsi était le premier président élu démocratiquement en Égypte, un an et demi après la chute de Hosni Moubarak à l'issue d'une révolte populaire dans la lignée des printemps arabes.

Washington avait conditionné la reprise de cette aide à des réformes démocratiques, avant d'admettre qu'il ne pouvait plus bouder le plus peuplé et mieux armé des pays arabes notamment face à la progression des djihadistes de l'État islamique (EI).

M. Sissi est le principal chef d'État de la région qui réclame la formation d'une force arabe commune pour faire face à cette menace, au menu du sommet de la Ligue arabe fin mars. Et il a lancé mi-février ses avions de combat dans un raid contre l'EI en Libye.

Depuis l'élection de M. Sissi comme président en mai 2014, Washington a livré des hélicoptères de guerre Apache pour appuyer Le Caire dans sa lutte contre la branche de l'EI qui multiplie les attaques contre les forces de l'ordre dans leur bastion du Sinaï.

«Les États-Unis restent attachés à renforcer leur partenariat avec l'Égypte», a conclu samedi M. Kerry.