Le département américain de la Sécurité intérieure, dont le fonctionnement aurait pu être paralysé à compter de vendredi soir à minuit faute de financement, a obtenu un sursis jusqu'au 6 mars, grâce à un vote de dernière minute du Congrès.

Si les élus du Congrès n'étaient pas arrivés à s'entendre avant vendredi minuit, 30 000 employés auraient été mis en congés sans solde, tandis que 200 000 agents, dont ceux responsables de l'intégrité des frontières, auraient dû travailler sans être payés.

Après un vote au Sénat, la Chambre des représentants a adopté la mesure - qui permet un financement jusqu'au 6 mars et oblige donc les élus à se pencher à nouveau sur la question d'ici à la semaine prochaine - par 357 voix contre 60, deux heures avant minuit.

Le financement du département de la Sécurité intérieure est devenu l'enjeu d'une intense joute partisane dans laquelle les élus républicains contestent avec véhémence le projet de réforme de l'immigration du président Barack Obama.

Les républicains, majoritaires dans les deux chambres du Congrès, comptaient joindre au projet de loi des amendements qui annuleraient, faute de moyens, le plan de régularisations de 5 millions de sans-papiers voulu par M. Obama.

Le Sénat a d'abord approuvé dans l'après-midi un projet de loi qui couvrait le financement du département pendant un an et ne comprenait aucun de ces amendements.

Mais les dirigeants républicains de la Chambre des représentants ont décidé de faire voter les élus sur une mesure qui prévoyait de continuer à financer pendant trois semaines la protection des frontières, le Secret service (qui protège notamment le président américain) ou encore les contrôles des passagers aux aéroports, tout en laissant aux parti assez de latitude pour leur permettre de continuer à lutter contre la réforme du président américain.

De façon surprenante, les élus de la Chambre, pourtant dominée par les républicains, ont voté contre par 203 pour et 224 contre, dont 51 républicains.

«Il est possible que davantage de voix (pour le texte) soient réunies ce soir ou ce week-end», avait indiqué le chef de la majorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy.

Reste que ce résultat est un cinglant désaveu pour le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, à l'origine du vote, de la part des élus de son parti.