La police de Chicago, dans l'Illinois, a démenti mercredi utiliser un site secret de détention où se dérouleraient des interrogatoires musclés, comme l'affirme The Guardian, où les suspects seraient détenus illégalement, battus et n'auraient que tardivement accès à un avocat.

Selon le quotidien britannique, ce lieu rappelle les bases secrètes de la CIA utilisées pour torturer des suspects après les attentats du 11-Septembre.

Dans cette «enceinte d'interrogatoire non déclarée», comme la qualifie le journal, les détenus sont battus jusqu'à présenter des blessures à la tête, détenus pendant de longues périodes sans dire où ils se trouvent. Ils se voient refuser l'accès à un avocat pendant 12 à 24 heures, y compris des mineurs de 15 ans.

«Un homme au moins a été retrouvé inconscient dans une des pièces d'interrogatoire puis déclaré mort», affirme The Guardian, qui cite un ancien détenu et un ancien avocat public.

La police de Chicago a admis dans un communiqué que ce site de Homan Square faisait partie des unités «sensibles» mais qu'il «respectait toutes les lois, les règles et les directives en ce qui concerne l'interrogation de suspects ou de témoins».

«Si des avocats ont un client à Homan Square, ils peuvent lui rendre visite et lui parler, comme partout ailleurs», a assuré la police.

Mercredi, le site du Guardian cite deux anciens responsables du département de la Justice estimant que ces allégations méritent une enquête.

Ces révélations font suite aux manifestations organisées ces derniers mois aux États-Unis contre les violences policières à l'égard des Noirs.