Une trentaine de personnes ont été blessées, dont quatre sérieusement, mardi quand un train est entré en collision près de Los Angeles avec un camion dont le conducteur a été arrêté.

L'accident s'est produit vers 05h45 locales à Oxnard, à environ 100 kilomètres au nord-ouest de Los Angeles, sur la côte ouest américaine, lorsqu'un train de la compagnie ferroviaire Metrolink en direction de Union Station, au centre de Los Angeles, a percuté un camion sur la voie.

Cinquante personnes ont été «impliquées dans l'accident. Vingt-huit d'entre elles ont été admises dans cinq hôpitaux des environs. Les blessures comprennent des fractures, des blessures de la colonne vertébrale, à la tête, au cou, au dos», a décrit Steve Caroll, directeur des services d'intervention d'urgence (EMS).

Sept patients ont été hospitalisés, et un porte-parole de Metrolink a indiqué à l'AFP que le conducteur du train faisait partie des blessés graves.

Le chef adjoint de la police d'Oxnard, Jason Benites, a par ailleurs indiqué que le conducteur du camion, identifié comme Jose Alejandro Sanchez Ramirez, qui transportait des marchandises, avait tenté de tourner à droite dans une rue quand il s'est retrouvé bloqué sur la voie ferrée.

Il a alors abandonné le camion, et des policiers l'ont repéré en train de marcher dans la rue environ trois kilomètres plus loin.

«C'est un routier de 54 ans originaire de l'Arizona», a expliqué M. Benites, précisant qu'il était «dans un état très perturbé quand il a été interpellé» par la police.

Après avoir été emmené à l'hôpital et examiné, il a été arrêté pour suspicion de délit de fuite, a ajouté le policier dans une autre conférence de presse en fin d'après-midi.

Il a «vu la mort arriver» 

Les autorités ne savaient pas encore si le chauffeur du camion était ivre ou sous influence de stupéfiants au moment de l'accident.

M. Benites a aussi fait valoir que les autorités essayaient de déterminer s'il y aurait des indices d'acte criminel.

Le Bureau fédéral d'enquête sur les accidents de transport (NTSB) a de son côté envoyé une équipe sur place, ajoutant ne pas disposer d'informations «à ce stade suggérant qu'il pourrait s'agir d'un acte criminel».

M. Benites a estimé que l'enquête s'annonçait «compliquée» et longue. Un périmètre restait bouclé autour des lieux de l'accident, où l'on voyait les restes du camion calciné ainsi que trois wagons sur le flanc, mais quasi intacts sur les cinq au total qui composaient le train.

Un passager du train, Joel Bingham, a raconté à la chaîne de télévision locale KTLA avoir «vu la mort arriver sur lui (...) Nous avons tous survécu, je n'arrive pas à y croire».

Plus tôt, les pompiers ont rapporté que l'accident s'était produit dans une ligne droite et que le conducteur du train avait rapidement constaté le danger. Il a appliqué la procédure d'urgence, sonné l'alarme et freiné. La collision ne s'est donc pas produite à pleine vitesse, qui peut monter jusqu'à environ 130 km/h sur ce type de voies.

Selon un porte-parole de Metrolink, le train était équipé d'un système spécial pour absorber les chocs en cas de déraillement.

Metrolink a connu sa plus grosse catastrophe en septembre 2008, quand un de ses trains était entré en collision avec un convoi de marchandises, faisant 25 morts à Chatsworth, au nord-ouest de Los Angeles. Le conducteur du train qui transportait des passagers envoyait un SMS et n'avait pas respecté un signal lui enjoignant de s'arrêter.

Pour éviter d'autres accidents, Metrolink avait mis en place l'année passée un nouveau système de sécurité pour une partie des plus de 800 km de voies qu'il contrôle, selon le Los Angeles Times. Ce procédé, qui a coûté plus de 200 millions de dollars, permet de contrôler la circulation des trains et d'activer les freins pour les faire stopper si le conducteur n'est pas assez vigilant.

En 2005, 11 personnes avaient trouvé la mort dans un autre accident quand un homme suicidaire avait garé sa voiture sur les voies, avant de finalement prendre la fuite avant l'impact.