L'administration américaine va se doter d'une vigie chargée de centraliser et diffuser auprès des différentes branches du gouvernement les informations sur les cybermenaces, a indiqué mardi Lisa Monaco, conseillère du président Obama.

Le Centre d'intégration du renseignement sur les cybermenaces (CTIIC) sera placé sous la houlette de la direction nationale du renseignement (DNI), qui chapeaute toutes les agences de renseignement américaines.

Il sera construit sur le modèle du Centre national de lutte contre le terrorisme, créé après le 11-Septembre pour faciliter le partage d'informations entre les différentes agences impliquées dans l'antiterrorisme (Défense, CIA, FBI...).

Il permettra au gouvernement de «rapidement consolider, analyser, et fournir des évaluations» en temps réel sur des menaces ou attaques informatiques, a expliqué la conseillère en matière de sécurité intérieure et d'antiterrorisme.

Selon le Washington Post, il sera doté d'un budget d'environ 35 millions de dollars et comptera une cinquantaine d'employés.

Alors que les défenseurs de la vie privée s'inquiètent de la montée en puissance de la surveillance électronique américaine, Mme Monaco a bien soin de souligner que le nouveau centre ne collecterait pas d'information par lui-même, ne fonctionnant que sur la base de celles qui lui seront fournies par les différentes agences déjà impliquées dans la cybersurveillance et la cybersécurité.

Le nouveau centre ne collaborera pas directement avec le secteur privé, ce rôle étant dévolu au ministère de la Sécurité intérieure (DHS), a expliqué Mme Monaco. Mais l'une de ses fonctions sera de chercher à déclassifier le plus possible les informations sur les menaces recueillies par le gouvernement, pour que le DHS puisse les partager avec le secteur privé, a-t-elle ajouté.

«Si le gouvernement a une information sur une menace significative sur une entreprise, nous allons faire le maximum pour la partager», a-t-elle dit.

«Nous coordonnerons une réponse rapide et efficace» en cas d'attaque, «nous chercherons à déterminer qui est l'auteur», a-t-elle souligné

Le budget américain 2016 du président Obama prévoit 14 milliards de dollars pour la lutte contre les cybermenaces et la protection informatique des grands réseaux de communication et d'infrastructure américains.

Plusieurs attaques informatiques contre des grandes entreprises américaines comme Home Depot, JP Morgan Chase, Target, US Postal service, et dernièrement Sony, ont convaincu le gouvernement américain de la nécessité de muscler le dispositif national de protection, a expliqué Mme Monaco.

Selon le Washington Post, quand la présidence américaine a demandé qui était derrière l'attaque contre Sony, six agences ont fourni une analyse, toutes pointant la Corée du Nord, mais avec des degrés de certitude différents, montrant ainsi le besoin d'une synthèse - confiée en l'espèce au FBI.