La Maison-Blanche a refusé jeudi de qualifier les talibans afghans de terroristes par opposition aux djihadistes d'Al-Qaïda, provoquant la consternation de républicains qui ont accusé le président Barack Obama d'avoir perdu le sens des réalités.

Interrogé sur les conditions de la libération de l'ex-otage des talibans, le soldat américain Bowe Bergdhal, le porte-parole de la Maison-Blanche a évité de qualifier les talibans de «terroristes».

«Ils ont des tactiques qui se rapprochent du terrorisme, ils mènent des attaques terroristes pour tenter d'imposer leurs idées», a indiqué Josh Earnest rappelant que Washington était passé par le gouvernement qatari pour négocier la libération en mai dernier du soldat américain contre cinq détenus talibans.

«Ce qui est important c'est de distinguer les talibans d'Al-Qaïda», a-t-il poursuivi, ajoutant toutefois que «les talibans sont une organisation très dangereuse».

Cette distinction faite par la Maison-Blanche n'est pas du goût de ses opposants républicains, qui se sont empressés de la commenter devant leurs sympathisants.

«Ils coupent des gorges, attaquent des bus, envoient des voitures piégées sur des marchés, mais ce ne sont pas des terroristes. Franchement, on ne peut pas parodier ce gouvernement», a ironisé le conservateur Charles Krauthammer.

D'autres ont fait savoir que la distinction établie par la Maison-Blanche relevait davantage de la politique que de la réalité, faisant référence à la libération de Bowe Bergdahl contre cinq talibans, échange qui avait créé une tempête politique au Congrès.

Le Trésor américain a récemment imposé des sanctions à quelque 2000 combattants et responsables talibans, ainsi que certains de leurs financiers et soutiens.