Un ancien scientifique américain a écopé de 5 ans de prison pour avoir tenté de transmettre des informations nucléaires au Venezuela, a rapporté mercredi la police américaine.

Pedro Leonardo Mascheroni, âgé de 79 ans, qui a travaillé pour le centre américain de recherche nucléaire de Los Alamo, au Nouveau-Mexique, est accusé d'avoir communiqué «des données classifiées sur des armes nucléaires à une personne qu'il croyait être un responsable du gouvernement vénézuélien», a précisé le FBI dans un communiqué.

M. Mascheroni a travaillé de 1979 à 1988 au Laboratoire national de Los Alamos (LANL), où fut développée la bombe atomique américaine pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mais cette condamnation n'implique pas «que le gouvernement du Venezuela ou quiconque agissant en son nom ait cherché ou ait reçu des informations classifiées», souligne le FBI. Les relations entre les États-Unis et le Venezuela sont notoirement difficiles.

«Nous ne pouvons simplement pas permettre à des gens de violer leur promesse de protéger les données classifiées sur les armes nucléaires qu'on leur a confiées», a fait valoir le ministre adjoint de la Justice chargé de la Sécurité nationale, John P. Carlin, cité dans le communiqué.

«Nos lois sont conçues pour empêcher que les +données confidentielles+ tombent dans de mauvaises mains et risquent de nuire à (la) sécurité nationale», a expliqué le ministre de la Justice de l'État du Nouveau-Mexique, Damon Martinez.

L'ex-scientifique a été condamné à 60 mois de prison suivis de trois ans de liberté surveillée.

Sa femme, Marjorie Roxby Mascheroni, 71 ans, a, elle, été condamnée en août dernier à une année et un jour de prison pour complot et fausses déclarations. Elle avait travaillé à Los Alamos de 1981 à 2010.

Les «données confidentielles» sont celles qui concernent «le conception, la fabrication et l'utilisation d'armes nucléaires, la production de matériaux nucléaires spéciaux, ou l'utilisation de (ces) matériaux dans la production d'énergie», précise le FBI.

M. Mascheroni avait été inculpé en septembre 2010 et avait plaidé coupable en juin 2013.

Il avait alors admis avoir transmis des données confidentielles en novembre 2008 et juillet 2009 «à un autre individu croyant que ces données serviraient à assurer un avantage au Venezuela», selon la police américaine.