La justice américaine a inculpé deux Yéménites arrêtés en Arabie Saoudite et qui seraient membres d'Al-Qaïda, pour avoir mené des attaques contre des soldats américains en Afghanistan, a annoncé mardi le département de la Justice dans un communiqué.

«Il n'y a pas d'échappatoire à nos lois pour les terroristes violents, notamment s'ils ciblent nos soldats», a fait valoir Loretta Lynch, procureur à New York, citée dans le communiqué.

Saddiq al-Abbadi, 36 ans, et Ali Alvi, 30 ans, ont été arrêtés en Arabie saoudite puis extradés à New York où ils seront jugés et risquent une peine de prison à vie.

M. Alvi a été présenté samedi devant la justice, et M. Abbadi devait comparaître ce mardi, ont précisé les procureurs.

Les deux hommes «sont tous les deux des membres d'Al-Qaïda qui ont mené des attaques contre les forces armées des États-Unis stationnées en Afghanistan», ajoutent-ils.

Ils ont été inculpés pour «complot visant à tuer des Américains à l'étranger et soutien matériel à Al-Qaïda».

Les procureurs de New York accusent en outre M. Abbadi d'avoir combattu des soldats américains en Irak de 2003 à 2007.

En mars 2008, les deux hommes auraient voyagé du Yémen vers les régions du nord-ouest du Pakistan frontalières de l'Afghanistan, pour s'entraîner et combattre au nom d'Al-Qaïda.

Ils sont accusés d'avoir aidé un Américain de Long Island, qui a depuis témoigné contre eux, à rejoindre Al-Qaïda.

Les deux hommes auraient ensuite traversé la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan, où ils auraient attaqué des soldats américains pendant l'été 2008.

M. Abbadi aurait combattu des soldats américains dans l'est de l'Afghanistan en mai 2008, tuant un soldat et blessant gravement plusieurs autres.

MM. «Abbadi et Alvi ont pu opérer dans les montagnes de l'Afghanistan, mais maintenant ils font face à la justice dans la salle d'un tribunal à Brooklyn», a souligné Mme Lynch, qui a été nommée par le président Barack Obama pour devenir la prochaine ministre de la Justice.

L'Américain que les deux accusés auraient aidé, Bryant Neil Vinas, se serait rendu au Pakistan et est accusé d'avoir fomenté une attaque contre la ligne de chemin de fer de Long Island à New York.

M. Alvi se serait rendu clandestinement au Pakistan via l'Iran. Il aurait rencontré au Pakistan un expert en explosifs d'Al-Qaïda avant de suivre un entraînement.

15 ans de prison pour soutien à Al-Qaïda

Un New-Yorkais a été condamné mardi à quinze ans de prison pour soutien à Al-Qaïda, après avoir reconnu un financement de l'organisation extrémiste et la surveillance de la Bourse de New York en vue d'un attentat, annonce le ministère américain de la Justice.

Wesam El-Hanafi, 39 ans, avait reconnu en juin 2012 avoir, de 2007 à 2009, soutenu Al-Qaïda avec un co-accusé, en versant 67 000 $ à des militants djihadistes à l'étranger et en se rendant à plusieurs reprises au Yémen où il avait prêté le serment d'allégeance à Al-Qaïda.

Arrêté en avril 2010 aux Émirats arabes unis et extradé aux États-Unis, El-Hanafi leur avait aussi remis des équipements informatiques et leur avait appris comment cacher leurs communications internet, en fournissant notamment des outils de cryptage.

El-Hanafi avait fourni à des responsables djihadistes au Yémen des instruments de détection à distance utilisables pour des attentats à la bombe ainsi que toutes sortes de renseignements sur la sécurité aux abords du New York Stock Exchange, la Bourse de New York, que son complice Sabirhan Hasanoff avait réunis sur ses ordres.

Outre cet édifice de Manhattan, d'autres bâtiments avaient été ainsi surveillés pour être des cibles potentielles d'attentats. Leurs contacts d'Al-Qaïda comptaient sur les deux hommes pour de possibles attaques sur le sol américain, selon le même communiqué.

«Wesam El-Hanafi était profondément impliqué dans le soutien à Al-Qaïda, à la fois financièrement et en facilitant la surveillance d'un lieu clé de New York pour permettre une attaque dans notre pays, dans notre ville», a déclaré le procureur fédéral de New York Preet Bharara. «La peine d'aujourd'hui est une punition à ces crimes.»

El-Hanafi a été en outre condamné à trois ans de liberté surveillée après sa sentence de quinze ans de prison.

Hasanoff avait également plaidé coupable en juin 2012 et été condamné en septembre 2013 à 18 ans de prison assortis de trois ans de liberté surveillée.