Trois jours après le lancement d'une carte d'identité new-yorkaise, plus de 4.000 personnes sont allés chercher ce document promis par le maire pour «sortir de l'ombre» les immigrés illégaux de la métropole.

«La vérité est que je passe mon temps à essayer de passer pour transparente», confie Doris, une mère de famille péruvienne qui vit à New York depuis douze années avec un visa expiré.

«Avec ça, les choses vont changer. C'est très important, cela va beaucoup m'aider», raconte-t-elle en faisant la queue devant une bibliothèque municipale sur la 5e avenue pour retirer le document.

Le nombre de demandes a surpris la mairie dont l'initiative lancée lundi par le maire Bill De Blasio vise à améliorer la situation du demi-million de sans-papiers new-yorkais.

«Ce simple morceau de plastique va ouvrir tellement de portes à nos amis new-yorkais», a déclaré le maire démocrate lundi. «Sans papier d'identité, il y a tellement de choses qu'on ne peut faire dans une société moderne».

Avec ce document municipal, toute personne résidant à New York de plus de 14 ans peut désormais ouvrir un compte bancaire, pénétrer dans des bâtiments municipaux, retirer des livres dans les bibliothèques de la ville et échapper aux arrestations de la police pour non présentation de documents d'identité.

«Nous savions qu'il y avait une attente mais nous ne nous attendions pas à un tel succès», explique Nisha Agarwal du bureau de l'immigration qui a recensé 4.000 demandes depuis lundi.

À San Francisco, l'initiative a seulement séduit 1% de la population mais la ville de New York s'attend à 80 000 demandes, selon elle, soit environ 16% de la population immigrée. Selon Mme Agarwal, des citoyens américains figurent aussi parmi les candidats.

Aux États-Unis, il n'existe pas de carte d'identité nationale. Le passeport, émis par les autorités fédérales sur demande, et le permis de conduire qui est émis par chaque État fédéré, font office de document d'identité.

Ce nouveau document «va nous sortir de l'ombre. Il va clarifier notre existence et nous permettre de dire "Oui, je suis new-yorkais, c'est là que je vis"», explique encore William McCullough III, 40 ans dont 20 ans dans la Grande Pomme.