À peine rentrée de vacances, la Chambre des représentants des États-Unis votera vendredi pour autoriser l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, bloqué jusqu'à présent par les démocrates mais priorité absolue de la nouvelle majorité républicaine.

La Chambre votera vendredi sur un texte autorisant immédiatement le chantier, a annoncé le représentant républicain Kevin Cramer lundi dans un communiqué. La forte majorité républicaine devrait assurer une adoption facile.

Une proposition de loi similaire sera examinée parallèlement au Sénat, où une audition aura lieu mercredi, et un vote en commission jeudi. L'adoption par les deux chambres du Congrès est indispensable.

L'immense projet de la société TransCanada, soutenu avec force par Ottawa, ne dépend normalement pas de l'autorisation du Congrès et est du ressort de l'administration Obama. Mais plus de six ans après la demande initiale, l'exécutif n'a toujours pas rendu sa décision, en raison de l'opposition des écologistes et de la plupart des démocrates.

Les républicains, pour qui le projet est synonyme d'emplois et symbolique de leur programme économique, ont donc décidé de défier Barack Obama et d'autoriser l'oléoduc d'office, par la loi.

Keystone XL doit permettre, in fine, d'acheminer du brut depuis les sables bitumineux de l'Alberta jusqu'aux raffineries américaines du Golfe du Mexique.

Les sables bitumineux sont du pétrole qui a migré et s'est accumulé près de la surface, sans être retenu par des réservoirs étanches, et qui a perdu au fil du temps ses éléments les plus volatils, devenant extrêmement visqueux et donc compliqué à extraire.

La méthode d'extraction implique l'utilisation de grandes quantités d'eau, de produits chimiques et d'énergie pour séparer les sables des hydrocarbures, dont le cycle d'exploitation émet ainsi plus de gaz à effet de serre que les pétroles conventionnels: 17% en plus, selon le département d'État.

En novembre, le Sénat alors contrôlé par les démocrates a rejeté de justesse une loi qui aurait autorisé immédiatement la construction.

Les républicains, à la suite de leur victoire aux législatives, avaient annoncé qu'un texte reviendrait à l'ordre du jour du nouveau Congrès dès le début de la nouvelle session. En cas d'adoption, le président Obama pourra opposer son veto, que le Congrès ne pourra surmonter qu'en revotant avec une majorité de deux tiers dans chaque chambre.