Barack Obama jure qu'il n'a pas dit son dernier mot. «Ma présidence entre dans le dernier quart. Des choses intéressantes se produisent dans le dernier quart», a déclaré le président américain, hier, lors d'une conférence de presse où il n'a pas seulement été question de la Corée du Nord. Retour sur les autres thèmes abordés.

Économie



Dès l'amorce de sa dernière conférence de presse de l'année, Barack Obama a vanté son bilan économique, saluant les progrès réalisés par les États-Unis. «Les six dernières années depuis la crise ont exigé un dur labeur et des sacrifices de la part de tout le monde, mais nous avons raison d'être fiers de ce que nous avons accompli en tant que pays. Choisissez toutes les mesures que vous voulez, la résurgence de l'Amérique est réelle. Nous sommes mieux lotis», a-t-il déclaré après avoir évoqué la hausse des créations d'emplois, le regain du secteur manufacturier et la fin du sauvetage du secteur automobile.

Cuba



Après une première question sur la décision de Sony d'annuler la sortie du film The Interview, l'attention des participants à la conférence de presse a vite dévié sur d'autres sujets, dont le dégel historique entre les États-Unis et Cuba. Barack Obama a défendu son virage face aux critiques qui invoquent le bilan peu reluisant du régime communiste en matière de droits de la personne. «Si vous faites la même chose pendant des années et que rien ne change, alors vous devriez tenter quelque chose de différent si vous voulez un résultat différent», a-t-il dit. «Cuba va changer, c'est incontournable», a-t-il ajouté en précisant cependant qu'il ne prévoyait «pas de changements du jour au lendemain».

Keystone XL



Barack Obama continue à exprimer des doutes sur les bienfaits économiques de l'oléoduc Keystone XL. Répondant à une question sur le sujet, il a déclaré que le projet aurait «très peu» d'effet sur les prix de l'essence et ne créerait que «quelques milliers» d'emplois. «Si c'est la justification [du projet], il y a plusieurs autres façons plus directes de créer des emplois américains bien rémunérés dans la construction», a-t-il dit. La déclaration du président signifie peut-être qu'il songe encore à opposer son veto au projet de loi autorisant la construction du pipeline que les républicains du Congrès veulent adopter début janvier.

Congrès



Malgré cet affrontement possible sur Keystone XL, Barack Obama garde espoir de pouvoir travailler de façon constructive d'ici son départ de la Maison-Blanche avec les républicains du Congrès. À partir de janvier, ceux-ci ne seront pas seulement majoritaires à la Chambre des représentants, mais également au Sénat. Le président a évoqué des ententes possibles sur le commerce et la fiscalité, entre autres. Mais il a répété son intention d'utiliser son droit de veto pour empêcher les républicains de démanteler ses réformes les plus importantes. «Nous allons être en désaccord sur certaines choses, mais il y aura des terrains d'entente, et nous devons parvenir à les trouver», a-t-il déclaré.

Racisme



À la fin d'une année qui aura ravivé la fracture raciale américaine, Barack Obama a affirmé que tous les Américains entretenaient «certains préjugés cachés», mais qu'ils étaient «fondamentalement bons» et désireux de trouver des solutions aux problèmes raciaux. «Ce qui ne se reflète pas toujours dans nos débats politiques, c'est le fait que l'immense majorité des gens veut juste agir correctement. Et que les gens sont fondamentalement bons et sont bien intentionnés», a déclaré le président américain. Il a cependant ajouté que les Afro-Américains souffraient encore d'inégalités économiques qui font partie de l'«héritage d'un passé racial trouble». «On ne réglera pas ce problème si on n'en parle pas», a-t-il ajouté.