Le Sénat américain a confirmé mardi la nomination d'Antony Blinken au poste de premier adjoint du secrétaire d'État John Kerry, ajoutant un second connaisseur de la France à la tête de la diplomatie américaine.

Antony Blinken, 52 ans, était jusqu'à présent conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Barack Obama, qui l'avait nommé le 7 novembre en remplacement de William Burns, un diplomate de carrière parti en retraite.

Les sénateurs ont voté par 55 voix contre 38 en sa faveur.

Antony Blinken est arrivé enfant en 1970 à Paris avec sa mère Judith Blinken, remariée à l'avocat Samuel Pisar, rescapé de l'Holocauste. Il vivait Avenue Foch, selon un portrait du Washington Post qui décrit une existence dorée, dans les hautes sphères artistiques et politiques parisiennes.

Il était inscrit à l'Ecole active bilingue Jeannine Manuel, un établissement privé renommé dans le 15e arrondissement de Paris, où il a obtenu son bac en 1979.

Il partit ensuite étudier à l'Université Harvard et l'École de droit de Columbia.

«Tony» Blinken a débuté sa carrière publique au département d'État en 1993, avant de rejoindre la Maison Blanche sous Bill Clinton en 1994, et la commission des Affaires étrangères du Sénat de 2002 à 2008. Après l'élection de Barack Obama, il est devenu conseiller du vice-président Joe Biden, jusqu'en janvier 2013.

Son patron John Kerry connaît lui aussi bien la France, où il a passé de nombreux étés avec ses parents. Les deux hommes parlent français.

Parmi ses opposants, le républicain John McCain le juge «non qualifié». Il lui reproche d'avoir été l'un des architectes du retrait d'Irak, fin 2011, qui a selon le sénateur accentué le vide sécuritaire et conduit au chaos actuel.

La nomination d'Antony Blinken a donné lieu en coulisses à une bataille entre la Maison Blanche et le département d'État, dont les diplomates auraient préféré la promotion de la numéro trois et directrice politique, Wendy Sherman.

Mme Sherman occupe actuellement l'intérim du poste de numéro deux.