Des milliers de personnes, essentiellement des membres de la communauté noire, ont rendu samedi un dernier hommage à Marion Barry, l'ancien maire de Washington à la personnalité flamboyante lors d'une cérémonie de quatre heures pour ses funérailles.

Point d'orgue de trois jours d'hommages pour ce maire décédé le 23 novembre à l'âge de 78 ans, la cérémonie au Convention center de la capitale fédérale a été suivie par des milliers de personnes chantant des gospels, frappant dans leurs mains et dansant.

Ces trois jours «ont été un hommage merveilleux», a souligné son fils Marion Christopher Barry sous les applaudissements de la foule. «Il n'y a pas une personne dans cette ville ou un coin de cette commune qu'il n'ait pas touché», a-t-il ajouté en rappelant l'influence de son père sur cette ville de 650 000 habitants.

Surnommé par les médias «le maire à vie», Marion Barry, toujours conseiller municipal au moment de sa mort, a dominé la vie politique de la capitale américaine pendant des décennies, malgré les scandales et un bref passage en prison pour usage et possession de drogue.

Des hommes politiques locaux ont également assisté à la cérémonie, tels le militant pour les droits civiques Jesse Jackson, présenté dans le programme comme un «ami et frère».

«Il ne s'est jamais arrêté de courir. Il n'a jamais arrêté de servir (...) C'est pour cela que les gens l'aimaient», a souligné le révérend Jackson dans son éloge.

Cette cérémonie a été suivie samedi par des obsèques privées.

Fils d'ouvrier agricole né dans le Mississippi, actif dans le mouvement des droits civiques, Marion Barry avait été élu conseiller municipal en 1974 avant de remporter son premier mandat de maire en 1978. Il avait mis en place de nombreux programmes sociaux, notamment pour favoriser l'emploi des Noirs.

Mais en janvier 1990, grâce aux révélations faites par une vidéo du FBI alors qu'il était dans son troisième mandat, il avait été envoyé en prison pour six mois, pour possession et usage de drogue.

Il avait néanmoins été réélu une quatrième fois en 1994, après une campagne où il n'avait pas occulté son passage en prison, et où il avait mis l'accent sur le thème de la rédemption.