Les républicains de la Chambre des représentants américaine ont fait adopter jeudi une mesure pour annuler le plan de régularisations de sans-papiers de Barack Obama, un vote sans conséquence à ce stade, mais symbolique de la résistance républicaine.

La Chambre a adopté par 219 voix contre 197 une simple proposition de loi de quatre pages, interdisant à l'administration américaine de donner un sursis d'expulsion ou des permis de travail aux étrangers en situation irrégulière aux États-Unis.

Le Sénat, tant qu'il est contrôlé par les démocrates jusqu'à la fin de l'année, ne votera pas sur le texte, a dit le chef de la majorité démocrate Harry Reid, et la Maison-Blanche a menacé la loi d'un veto quoiqu'il arrive.

Lors d'une allocution solennelle le 20 novembre, le président américain a annoncé une série de mesures qui pourraient permettre à quelque cinq millions de clandestins de travailler légalement pendant trois ans, sans crainte d'être expulsés.

«Le président Obama est en train de réécrire nos lois sur l'immigration en donnant un sursis à plus de quatre millions de clandestins», a lancé le représentant républicain Bob Goodlatte jeudi lors du débat à la Chambre.

«En accordant un sursis à un nombre absolument sans précédent d'étrangers, le président Obama est sans aucun doute allé au-delà de ce que la Constitution lui permet», a-t-il accusé.

Depuis l'annonce du plan, les républicains dénoncent un abus de pouvoir et comparent le président américain à un monarque, qui agirait par-dessus le Congrès.

Mais les démocrates, qui soutiennent massivement l'initiative présidentielle, justifient les décrets par l'obstruction républicaine faite, sous-pression du Tea Party, contre toute réforme du système d'immigration. Les conservateurs estiment que la priorité doit être de renforcer la frontière avec le Mexique et non d'«amnistier» des millions de personnes qui ont enfreint les lois sur l'immigration.

«Les républicains exigent qu'on expulse des centaines de milliers de jeunes sans-papiers qui ne connaissent qu'un seul pays, les États-Unis», a dit la démocrate Nancy Pelosi, chef de la minorité de la Chambre.