Une cour d'appel du Qatar a acquitté dimanche un couple d'Américains initialement condamnés à trois ans de prison pour négligence parentale ayant abouti à la mort de leur fille adoptée dans un orphelinat au Ghana.

Matthew et Grace Huang ont déclaré qu'ils espéraient maintenant «retourner aux États-Unis». Parlant à la presse, le mari a qualifié de «long et plein d'émotions» le processus judiciaire dans ce petit émirat du Golfe.

«Grace et moi-même désirons retourner à la maison et être réunis avec nos fils», a dit Matthew Huang. «Nous n'avons pas été en mesure de faire le deuil pour notre fille, mais nous remercions le juge pour sa décision», a-t-il ajouté devant le tribunal.

D'origine asiatique, les deux Américains avaient été arrêtés en janvier 2013 après le décès de Gloria, âgée de huit ans, dans des circonstances troubles. Ils avaient été accusés de l'avoir affamée pour provoquer sa mort et vendre ses organes.

Dimanche, le juge de la cour d'appel a estimé que le couple n'était «pas coupable» et qu'il était libre de quitter le Qatar, sur la foi de témoignages selon lesquels Gloria «n'a pas été négligée» et «menait une vie normale».

Des témoins ont dit qu'ils avaient vu la fillette s'alimenter un jour avant son décès, a précisé le juge.

Quelques heures après l'énoncé du jugement, les deux Américains se sont rendus à l'aéroport de Doha d'où ils devaient s'envoler pour les États-Unis, selon une source à l'ambassade américaine au Qatar.

Mais selon leur page Facebook «Free Matt and Grace», le couple s'est vu indiquer à l'aéroport qu'il n'était «pas autorisé à quitter le pays». D'après la même source, le gouvernement du Qatar a diffusé un mandat d'arrêt à leur encontre plus tôt dimanche et leurs passeports ont été confisqués à l'aéroport.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a salué, dans un communiqué, la décision de la cour, en soulignant qu'il était temps que les Huang retournent chez eux.

A ce sujet, il s'est dit «profondément inquiet des nouveaux délais ayant empêché leur départ». Soulignant avoir parlé dimanche à son homologue qatari, il a appelé «le gouvernement à mettre en oeuvre immédiatement la décision de la cour et permettre leur retour aux États-Unis sans délai supplémentaire».

Les deux Américains avaient été libérés en novembre 2013, mais dans l'attente du jugement définitif, ils n'avaient pas le droit de quitter le Qatar pour rejoindre leurs deux autres enfants adoptifs, qui vivent aux États-Unis.

Au début du procès, le procureur général avait requis la peine de mort contre le couple, qui s'était installé au Qatar en 2012. Matthew Huang, ingénieur, travaillait alors sur un projet d'infrastructures.