L'administration Obama a demandé à répétition au Congrès que son intervention militaire menée contre le groupe armé État islamique soit exemptée d'une interdiction de longue date qui empêche les Américains de soutenir des tortionnaires et des criminels de guerre.

Cette insistance soulève de sérieux doutes par rapport à la capacité de Washington de dénicher des alliés irréprochables dans une partie du monde dévastée par l'animosité ethnique et l'extrémisme religieux.

Le plus récent chapitre de cette histoire s'est écrit lundi dernier au moment où une requête a été envoyée au Congrès pour obtenir 1, 6 milliard $ pour financer l'entraînement de forces kurdes et irakiennes, une somme qui ferait partie d'une enveloppe globale de 5, 6 milliards $ destinée à permettre l'élargissement de la mission américaine en Irak.

La proposition a soulevé l'ire de certains sénateurs démocrates de premier plan qui avaient déjà bloqué deux demandes similaires.

La Loi Leahy, qui a été adoptée en 1997, stipule que Washington n'a pas le droit de financer des groupes militaires soupçonnés d'avoir commis «des violations majeures des droits humains», incluant des meurtres, des actes de torture et des emprisonnements extrajudiciaires.

Les hautes instances de l'armée des États-Unis se plaignent depuis longtemps de cette loi sous prétexte qu'elle représente, à leurs yeux, un frein à leur travail auprès des forces locales dans les zones où leurs troupes interviennent.

De leur côté, les défenseurs des droits humains la perçoivent plutôt comme un rempart pour éviter que les Américains ne deviennent les complices de divers abus perpétrés par des alliés louches.