Si le parti auquel ils s'identifient le plus a subi de sévères défaites lors des élections de mi-mandat, les progressistes américains n'ont pas tout perdu mardi. Ils ont notamment pu crier victoire à l'issue de référendums sur la marijuana, le salaire minimum et l'avortement.

Marijuana

Les électeurs de l'Alaska, de l'Oregon et du District de Columbia (Washington) ont dit oui mardi à la légalisation de la marijuana à l'occasion de référendums tenus en même temps que les élections de mi-mandat. Dans la capitale américaine, les adultes de 21 ans et plus seront désormais autorisés à posséder deux onces (57 grammes) de cannabis et à cultiver six plants de marijuana. En Oregon, des magasins franchisés pourront bientôt vendre de la marijuana sur le modèle instauré dans les États du Colorado et de Washington. Les électeurs de Floride ont cependant rejeté mardi un amendement constitutionnel autorisant l'usage de la marijuana à des fins thérapeutiques.

Salaire minimum

Les élus et candidats républicains sont en général opposés aux augmentations du salaire minimum, préférant laisser au libre marché le soin de fixer les revenus des travailleurs. Or, malgré leur solide performance mardi, ils n'ont pas été capables de rallier à leur point de vue les électeurs de cinq États (Alaska, Arkansas, Illinois, Nebraska et Dakota-du-Sud) qui se sont majoritairement prononcés pour une augmentation du salaire minimum sur leur territoire, à défaut d'une hausse du salaire minimum fédéral, qui se situe à 7,25$ de l'heure depuis 2009. Le salaire minimum passera notamment à 8,50$ de l'heure d'ici 2017 en Arkansas et à 9$ d'ici 2016 au Nebraska.

Avortement

Les défenseurs du droit à l'avortement ont remporté mardi des victoires au Colorado et au Dakota-du-Nord, où les électeurs devaient se prononcer sur le statut juridique du foetus. Ceux-ci ont rejeté des amendements qui auraient conféré à l'embryon le statut de «personne». Les opposants à l'avortement n'ont cependant pas été blanchis. Ils ont remporté un référendum au Tennessee qui permettra aux parlementaires de l'État de réguler l'avortement, un pouvoir que la Cour suprême américaine leur avait nié en 2000. «Rien dans cette Constitution ne prévoit ni ne protège un droit à l'avortement, pas plus qu'il n'est requis de le financer», pourra-t-on désormais lire dans la Constitution du Tennessee.