Ahmed Abou Khattala, le Libyen accusé par les États-Unis d'avoir organisé l'attaque du consulat américain à Benghazi, le 11 septembre 2012, a plaidé non coupable lundi des nouveaux chefs d'accusation pour lesquels il encourt désormais la peine de mort.

Barbe longue hirsute poivre et sel, le détenu, vêtu d'une combinaison verte de prisonnier, s'est mis debout devant le juge Christopher Cooper quand son avocate a, en son nom, plaidé non coupable des 17 nouvelles charges qui découlent de son implication présumée directe dans la mort de quatre Américains dans cet attentat, dont l'ambassadeur en Libye, Christopher Stevens.

Abou Khattala avait déjà plaidé non coupable fin juin devant le même juge, de «conspiration en vue d'apporter un soutien matériel à des terroristes».

Il est cette fois notamment accusé de meurtre d'une «personne protégée au niveau international», ce qui lui fait encourir la peine capitale.

L'attentat de Benghazi avait non seulement provoqué une vague d'effroi aux États-Unis, mais aussi une vive polémique dans les milieux politiques à Washington.

Depuis l'attaque, les républicains accusent l'administration de Barack Obama en général et Hillary Clinton en particulier, qui était au moment des faits à la tête du département d'État et pourrait être candidate à la succession de Barack Obama, d'avoir dissimulé des informations en pleine campagne électorale présidentielle.

L'avocate du Libyen, Michelle Peterson, s'est d'ailleurs à nouveau plainte lundi de ne pas avoir accès aux «informations significatives» concernant l'accusé et les faits qui lui sont reprochés. «Nous ne les avons toujours pas», a-t-elle dit, jugeant tout à fait «inapproprié» de ne pas disposer de tous les éléments du «puzzle», «cinq mois après» l'arrestation d'Abou Khattala en Libye et son transfert aux États-Unis.

«Nous devrions avoir 100 % (des informations classifiées et déclassifiées)», a-t-elle déclaré, «et non 60 à 80 %», le volume que le procureur Michael DiLorenzo a admis avoir remis à la défense.

«C'est une affaire de peine de mort dont la portée s'est étendue», s'est défendu le représentant du gouvernement américain, parlant de «milliers de pages» et de 130 heures d'entretiens d'ores et déjà remis à la défense.

«Étant donné que l'affaire est toujours aussi complexe», le juge Cooper a accordé un délai aux deux parties et fixé la prochaine audience au 9 décembre. Il n'a pas donné d'indication de date pour l'ouverture du procès.

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Ahmed Abou Khattala