Un diplomate éthiopien, qui avait ouvert le feu lundi devant son ambassade à Washington pour disperser une manifestation, a quitté les États-Unis sans pouvoir être poursuivi par la justice américaine, a indiqué jeudi le département d'État.

L'homme avait été arrêté lundi par la police d'élite chargée de la protection du président américain et de dignitaires étrangers, les services secrets, après avoir fait usage d'une arme à feu devant la mission diplomatique éthiopienne de la capitale fédérale.

D'après le département d'État, une manifestation se tenait à ce moment-là devant l'ambassade et des protestataires avaient tenté d'endommager le drapeau éthiopien.

Washington a alors demandé officiellement à Addis Abeba de lever l'immunité de son diplomate «pour permettre de poursuivre cet individu impliqué dans cet incident», a relaté la porte-parole du département d'État, Jennifer Psaki.

Mais comme «la requête a été rejetée» et conformément aux règles protocolaires du ministère américain des Affaires étrangères, «l'individu a maintenant quitté le pays», a constaté la porte-parole, sans fournir d'autre détail.

À Addis Abeba, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dénoncé «une intrusion dans les locaux de l'ambassade» par des gens affiliés à des groupes considérés comme terroristes en Éthiopie, en n'évoquant que très brièvement la question du diplomate incriminé.

«Ce qui s'est passé est une violation de l'immunité de l'ambassade éthiopienne à Washington (...), une violation de l'immunité des délégués et diplomates y travaillant», a déclaré Dina Mufti lors d'une conférence de presse, disant attendre des «clarifications» de la part des autorités américaines.

«Il incombe à l'État hôte, ici les États-Unis, de s'assurer de l'immunité des locaux de l'ambassade et de la protection de l'ambassade, parce que comme vous l'avez vu c'était tout simplement une intrusion dans l'enceinte de l'ambassade», a-t-il poursuivi.

«Ceci a été soulevé auprès de nos partenaires américains, nous discutons de cela avec eux. C'est une affaire grave», a estimé Dina Mufti, soulignant que «ceux qui ont fait ça sont quelques individus liés à des partis considérés comme terroristes» en Éthiopie.

Interrogé sur le diplomate éthiopien accusé d'avoir ouvert le feu, il a estimé que nombre de détails n'étaient pas connus dans l'immédiat sur l'incident. «Que s'est-il passé, combien d'individus sont entrés, qui a pénétré de force dans le bâtiment, qui a tiré (...) ce sont ces détails, et ils ne montrent pas l'ensemble du tableau», a estimé Dina Mufti.