Un homme blanc a été reconnu coupable mercredi du meurtre d'un adolescent noir sans arme dans une station service en Floride, après lui avoir demandé de baisser la musique qu'il écoutait dans sa voiture avec des amis.

Michael Dunn, un informaticien de 47 ans, a été reconnu coupable par un jury de Jacksonville, en Floride, du meurtre de Jordan Davis, alors âgé de 17 ans, en novembre 2012. Il risque la prison à perpétuité, selon les médias.

Son procès en février avait été très suivi aux États-Unis, rappelant celui de George Zimmerman, acquitté en 2013 du meurtre de Trayvon Martin, un adolescent noir tué par balles alors qu'il n'était pas armé, également en Floride.

L'affaire remonte à novembre 2012. Michael Dunn se trouve dans une station-service et demande à des jeunes gens à bord d'un 4x4 de baisser leur «musique de voyous». Les quatre jeunes refusent et insultent Michael Dunn, a affirmé ce dernier durant le procès. L'un des jeunes, a raconté Michael Dunn, sort alors du 4x4 et s'approche de lui. Michael Dunn prend un pistolet dans sa boîte à gants et tire.

M. Dunn a expliqué avoir continué à tirer --10 balles en tout-- alors que le 4x4 s'éloignait, car il avait peur pour lui et sa compagne.

L'un des quatre occupants de la voiture, Jordan Davis, a été touché par trois balles et est mort.

En février, le jury avait reconnu Michael Dunn coupable de  tentative de meurtre contre les trois survivants du véhicule, chef pour lequel il encourait au moins 60 ans de prison.

Mais à l'époque le jury n'était pas arrivé à se mettre d'accord sur le cas de Jordan Davis, hésitant sur le fait de savoir si M. Dunn avait agi en état de légitime défense. Cela a entraîné la tenue d'un second jugement dans cette affaire, qui s'est finalement terminée mercredi.

«Il n'a pas tiré sur les pneus. Il n'a pas tiré sur les vitres. Il a tiré pour tuer, en visant Jordan Davis», a souligné lors de son réquisitoire la procureure Erin Wolfson.

M. Dunn a certifié avoir vu une arme lorsque l'un des adolescents était sorti de la voiture en proférant, selon lui, des menaces. Mais la police n'a jamais pu le prouver. Les trois survivants ont assuré n'avoir jamais menacé M. Dunn.

Ce dernier avait également affirmé n'avoir appris la mort de Jordan Davis qu'en regardant, bien plus tard, les informations.