Les services secrets, chargé de protéger le président Barack Obama et déjà confronté à des scandales internes, sont à nouveau sur la sellette après deux incidents à la Maison-Blanche, où un homme a pu pénétrer vendredi soir, armé d'un petit couteau.

Une enquête a été ouverte sur la sécurité à la Maison-Blanche, l'un des endroits censés être les plus sûrs au monde, ont annoncé les services secrets.

Ces incidents ont lieu alors les services de sécurité sont davantage mobilisés, notamment à New York et à Londres, en raison de la montée des tensions à l'international.

Un homme armé d'un canif et se présentant comme un ancien combattant d'Irak, s'est introduit vendredi soir dans la Maison-Blanche en sautant par dessus une barrière et a pu pénétrer, après un sprint, dans le bâtiment avant d'être capturé.

Omar Gonzalez, âgé de 42 ans, a expliqué après son arrestation qu'il était «préoccupé de voir l'atmosphère s'effondrer et voulait transmettre cette information au président des États-Unis afin que celui-ci en parle aux gens».

Suite à cet incident, la Maison-Blanche a été brièvement évacuée, ont précisé les services secrets.

Un autre homme a tenté samedi de s'approcher de près, à pied puis en voiture, de la Maison-Blanche et a été arrêté.

Mais cet incident a été qualifié de relativement «mineur» par comparaison au premier, selon les services secrets.

À chacun de ces incidents, le président Obama et sa famille ne se trouvaient plus à la Maison-Blanche, l'ayant quittée en hélicoptère pour aller passer le week-end à Camp David.

L'intrusion d'un homme armé dans la Maison-Blanche «est absolument inexcusable», a estimé le représentant républicain Peter King sur Fox, assurant que la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre, dont il est membre, allait organiser une audition sur cet incident.

Le républicain Mike Rogers, président à la Chambre de la commission chargée du Renseignement, a suggéré sur CBS d'améliorer la marche à suivre par les agents afin «qu'ils puissent s'assurer que chaque détail est pris en compte».

Nuit de beuverie

Une enquête ordonnée par la directrice des services secrets, Julia Pierson, a été ouverte dès vendredi, a indiqué son bureau.

Elle implique un examen approfondi du site de la Maison-Blanche et des entretiens avec le personnel. Toutes les procédures de sécurité seront réexaminées.

Contrairement à de premières informations, l'intrus, Omar Gonzalez, qui affirme être un ancien combattant en Irak, âgé de 42 ans et originaire du Texas, était armé. Il a été trouvé en possession d'un canif avec une lame de 9 cm, selon sa déclaration écrite sous serment.

Il a été inculpé samedi par un tribunal de district de Washington d'entrée illégale avec possession d'arme dangereuse et encourt une peine de dix ans de prison.

Il a été amené à l'hôpital George Washington pour une évaluation médicale.

«Bien qu'hier soir [vendredi] les agents aient fait preuve d'une formidable retenue et de discipline dans cette affaire, le lieu de l'arrestation de Gonzalez n'est pas acceptable», ont déclaré les services secrets.

L'annonce de cette enquête est intervenue au moment du deuxième incident, quand un autre homme s'est d'abord approché à pied de l'entrée de la Maison-Blanche, puis a été interpellé lorsqu'il s'est présenté peu après en voiture à une autre entrée, a expliqué à l'AFP un porte-parole du Secret Service, Ed Donovan.

Ces incidents sont particulièrement embarrassants pour les services secrets, qui ont déjà été confrontés par le passé à plusieurs écarts de ses agents.

En mars, trois agents qui devaient protéger aux Pays-Bas le président américain avaient été renvoyés aux États-Unis et mis à pied après une nuit de beuverie à Amsterdam avant l'arrivée de Barack Obama.

L'un de ces agents avait été «trouvé ivre mort dans le hall d'un hôtel» d'Amsterdam, à la veille de l'arrivée du président américain aux Pays-Bas pour des sommets internationaux, dont l'un consacré à la crise ukrainienne.

Les services secrets avaient aussi été au centre d'un scandale en avril 2012, avec la mise en cause d'une dizaine d'agents qui avaient bu et fait la fête avec des prostituées, en pleine préparation du séjour de M. Obama à Carthagène, en Colombie, pour le sommet des Amériques.

Dans un rapport publié en décembre 2013, l'inspecteur général du département de la Sécurité intérieure - dont dépendent les services secrets - avait estimé que les comportements déplacés des agents «n'étaient pas généralisés» au sein des services secrets.

Interrogé sur le comportement des agents des services secrets, le porte-parole de la Maison-Blanche, à l'époque Jay Carney, avait affirmé que M. Obama soutenait une «politique de tolérance zéro en la matière».