La famille de l'Américain Steven Sotloff, assassiné par l'État islamique (EI), a rendu mercredi un vibrant hommage au journaliste et mis en avant sa gentillesse ainsi que sa volonté de «donner une voix à ceux qui n'en ont pas».

Selon un porte-parole qui s'est exprimé devant la maison de sa famille à Miami en Floride, le reporter de 31 ans, amateur de hamburgers et de golf, avait décidé d'aller travailler dans des zones de conflit car il était incapable de «tourner le dos aux souffrances qui envahissent le monde».

Deux semaines après la décapitation du journaliste américain James Foley, l'EI a mis à exécution ses menaces de tuer son confrère Steven Sotloff, selon une vidéo diffusée mardi.

Steven Sotloff était fasciné par le monde arabe, a aussi indiqué le porte-parole de la famille, Barak Barfi.

«Ce n'était pas un drogué, il ne voulait pas devenir un Lawrence d'Arabie moderne. Il voulait juste donner une voix à ceux qui n'en ont pas», a-t-il déclaré.

«Des enfants ravagés par la guerre jusqu'au plombier syrien qui risque sa vie en traversant les lignes du régime pour aller acheter des médicaments, leurs histoires étaient les histoires de Steve», a-t-il ajouté.

«Il a finalement sacrifié sa vie pour montrer leurs histoires au monde», a encore noté M. Barfi, insistant sur le fait que Steven Sotloff n'était «pas un héros».

«Comme nous tous, c'était juste un homme qui essayait de trouver le bien dans un monde de ténèbres», a dit M. Barfi pour le compte de la famille du journaliste.

Porté disparu depuis douze mois, Steven Sotloff aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie, mais son enlèvement avait été tenu secret. Il avait collaboré avec le magazine Time, l'hebdomadaire américain Christian Science Monitor, la publication Foreign Policy et plus récemment pour le journal World Affairs.

«Malgré son agenda chargé il trouvait toujours le temps de parler sur Skype avec son père de sa dernière partie de golf», a rappelé Barak Barfi.

Alors que ce dernier parlait aux reporters présents, le père de Steven Sotloff est brièvement sorti de la maison avec une photo de son fils en mains.

«Steve avait une bonne âme qui va manquer au monde, mais son esprit survivra dans nos coeurs. Cette semaine nous portons le deuil mais nous sortirons de cette épreuve. Notre village est fort. Nous ne laisserons pas nos ennemis nous retenir en otage avec la seule arme dont ils disposent: la peur», a conclu M. Barfi.