Le patron des forces spéciales américaines, l'amiral William McRaven, qui avait notamment supervisé le raid contre Oussama Ben Laden, a pris sa retraite jeudi, saluant «un âge d'or» pour les Navy Seals.

Experts et collègues s'accordent à dire que le haut gradé a été l'artisan d'une nouvelle stratégie militaire américaine qui favorise le désengagement des troupes à la faveur d'interventions-surprises des forces spéciales dans le monde.

Lors de sa cérémonie de départ, le secrétaire d'État à la Défense Chuck Hagel a souligné que l'amiral avait permis «l'approfondissement des relations à l'étranger, en travaillant plus en collaboration avec les alliés et les partenaires pour mieux anticiper et répliquer aux menaces».

L'amiral, âgé de 58 ans, a en particulier développé les liens avec d'autres forces spéciales à travers le monde et crée un «centre de coordination» à Tampa, en Floride, où collaborent des officiers de dix pays à travers le monde.

Depuis sa prise de fonction en 2011 à la tête du Socom (commandement des forces spéciales), l'officier a permis une extension de l'autorité des forces spéciales sur plusieurs champs d'opération et assuré davantage de financement dans un budget du Pentagone livré à une cure d'amaigrissement.

Lors de son discours d'adieu, l'amiral a rappelé l'époque où les forces spéciales étaient «reléguées à un second rôle».

«Mais les attentats du 11 septembre ont tout changé et nous avons été jetés dans l'arène», a ajouté l'amiral aux quatre étoiles. Dix ans après, «les forces spéciales vivent leur âge d'or, une époque où l'on demande le plus nos talents uniques d'intervention».

Le raid mené contre la résidence d'Oussama Ben Laden à Abbottabad au Pakistan représente une petite partie du travail accompli par le contingent de 67 000 commandos. Il a cité, entre autres, la lutte contre les djihadistes de l'État islamique, de Boko Haram ou encore des Shebab au Yémen.