Les États-Unis ont fermement condamné lundi les «tergiversations» des belligérants au Soudan du Sud, qui ne sont pas parvenus à constituer un gouvernement d'union dans les délais impartis.

En vertu d'un accord signé en mai, le président Salva Kiir et l'ancien vice-président Riek Machar devaient former un gouvernement au plus tard dimanche.

Mais l'ultimatum a expiré, sans même laisser entrevoir une possibilité de résolution du conflit meurtrier qui oppose les deux camps.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a critiqué dans des termes forts les deux factions pour ne pas avoir été capables d'engager un processus de paix, et appelé les instances africaines de la région à intervenir.

«Les ultimatums se succèdent et des gens innocents continuent de mourir», a souligné M. Kerry, dans un communiqué. «Il est temps de mettre un terme aux tergiversations et aux reports».

Selon lui, malgré les «meilleurs efforts» de l'équipe de médiation de l'organisation est-africaine Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement), «aucune des parties ne s'est engagée sérieusement dans des négociations de paix».

«C'est un scandale et une insulte pour le peuple du Soudan du Sud», a lancé M. Kerry.

«Les dirigeants leur font défaut encore et encore. Des négociations de paix se déroulent en Éthiopie depuis six mois, et pendant ce temps-là la population du Soudan du Sud continue de souffrir et la guerre se poursuit», a-t-il relevé.

Plusieurs milliers de personnes ont été tuées et plus de 1,5 million d'autres ont fui les combats qui sévissent depuis sept mois entre les forces gouvernementales, des déserteurs et des milices tribales.

John Kerry a condamné les combats dans la région de Maban (nord), où six employés humanitaires ont été tués la semaine dernière, incitant l'ONU à évacuer plus de 200 personnes qui portaient assistance à 127 000 réfugiés soudanais.

«Ces assassinats accentuent davantage l'énorme besoin d'aide humanitaire pour les 3,9 millions de Soudanais du Sud qui ont désespérément besoin d'assistance alimentaire pour survivre et qui continuent de vivre dans la crainte de la violence», a poursuivi le secrétaire d'État.

Rappelant que les dirigeants des pays de la région avaient menacé de prendre des sanctions faute d'accord de paix, M. Kerry a demandé à «l'Igad et à l'Union africaine de prendre immédiatement les mesures appropriées pour apporter la paix au peuple du Soudan du Sud».

«Nous avons dépassé depuis longtemps le moment où trop, c'est trop», a-t-il estimé.