D'influents sénateurs républicains ont agité dimanche le spectre «d'une ville américaine en flammes» après un attentat commis par des djihadistes pour critiquer le président Obama qui, selon eux, ne les combat pas assez résolument en Syrie et en Irak.

Le sénateur Lindsey Graham, qui est membre de la Commission des forces armées du Sénat américain, a dit imaginer une «ville américaine en flammes à cause de la capacité des terroristes à opérer en Syrie et en Irak», lors de son passage dans l'émission Fox News Sunday.

Il faisait référence aux inquiétudes exprimées par de nombreux responsables de services du renseignement occidentaux, y compris aux États-Unis, que les centaines d'Européens et d'Américains qui ont rejoint les rangs des djihadistes les plus extrémistes ne profitent de leurs passeports occidentaux pour commettre des attentats une fois rentrés chez eux.

«Je dis que l'Irak et la Syrie combinés représentent une menace directe pour notre pays». «Son devoir de président c'est de protéger notre pays, de nous protéger de l'État islamique. Ils (les djihadistes) arrivent ici. Il ne s'agit pas juste de Bagdad ou de la Syrie, il s'agit de notre pays. Si on nous attaque parce qu'il n'a aucune stratégie pour nous protéger, il aura commis une erreur de dimension historique», a déclaré le sénateur.

Plus réservé sur la forme, mais tout aussi critique sur le fond, le sénateur John McCain, adversaire malheureux de Barack Obama pour la présidentielle de 2008, a estimé sur CNN que «les menaces dans la région (le Moyen-Orient) ont augmenté et pèsent maintenant directement sur les États-Unis».

«Cela devient, comme nous l'avons prédit de longue date, un conflit régional qui représente une menace pour la sécurité des États-Unis», a souligné le sénateur en déplacement en duplex d'Indonésie.

Il a lui aussi évoqué la menace de vétérans djihadistes occidentaux.

«Ces gens qui viennent se battre aux côtés de l'État islamique (EI) rentrent chez eux en Europe et nous en surveillons une centaine aux États-Unis», a affirmé le sénateur.

«Nous sommes leur ennemi. Ils veulent nous détruire», a-t-il martelé.

M. McCain préconise d'envoyer de l'équipement à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan où se trouvent déjà de nombreux personnels américains, qui est menacée par l'EI, d'entraîner les combattants kurdes qui sont en première ligne, mais aussi de bombarder l'EI en Irak et en Syrie.

Il reproche notamment à Barack Obama de ne pas avoir laissé de troupes américaines en Irak. Ce dernier s'est défendu samedi en affirmant que les responsables politiques irakiens eux-mêmes ne le souhaitaient pas.